Comme trop souvent lu dans la rubrique des faits divers, des maires de communes rurales sont menacés de mort dans l’exercice de leurs fonctions. C’est ce qui vient d’arriver à celui de Gensac sur Garonne alors qu’il tentait de dire le Droit à des personnes refusant visiblement toute forme d’autorité.
Les faits se sont déroulés le lundi 11 avril en fin de matinée. Prévenu par l’un de ses conseillers que des travaux illégaux sont en train de se faire sur un chemin communal, monsieur le Maire se transporte sur les lieux pour expliquer aux contrevenants en quoi les travaux en cours de réalisation sont interdits.
Ces travaux étaient réalisés à proximité d’une parcelle agricole pour laquelle avait été pris un arrêté municipal d’interruption de travaux. Les propriétaires avaient mis en place des plots pour y poser un bungalow. Une mise en demeure de démolir ces terrassements avait été, de plus, actée.
Six personnes attendaient le Maire sur les lieux des travaux. Ils étaient en train de poser des buses dans le fossé pour créer un nouveau passage facilitant l’accès à la parcelle en cause. Ce fossé permet l’écoulement de l’eau lors de gros orages et « dernièrement son usage a permis d’éviter l’inondation de la station d’épuration », nous a précisé Monsieur Murcia. Après s’être présenté, le premier magistrat de la commune a expliqué les règles en matière de travaux et d’urbanisme sur une parcelle agricole. N’acceptant pas les remarques, très rapidement le ton est monté et la personne la plus âgée du groupe vocifère : » Moi je n’ai qu’une parole, si je te croise dans la rue tu es mort ».
Monsieur le Maire : « C’est la 2e fois qu’en tant que maire je suis menacé de mort. J’ai du mal à assurer ma fonction dans ce contexte délétère. Il ne passe pas un jour sans que je sois informé des problèmes liés à ces parcelles agricoles : divagation d’animaux, cheval ou poneys sur la voie publique… Les arrêtés nécessaires ont été faits, sans aucun effet. »
Plainte a été déposée à la gendarmerie et l’enquête est en cours. Gageons que la Justice prenne au sérieux ce genre d’incidents qui peut à tout moment dégénérer dans des faits beaucoup plus grave.
Si l’on ne protège pas nos élus dans ce genre de difficultés par une réponse pénale rapide et adaptée à la gravité des faits, il est à craindre que force ne restera pas à la Loi. Comme souvent dans ce cas les maires se sentent démunis et souvent très seuls. Il n’est pas acceptable que de tels propos soient tenus à l’encontre de citoyens qui passent leur temps à s’occuper du bien être collectif de leur administrés.