L’exposition « Architecture terre crue » sous la houlette du président du CAUE des Hautes-Pyrénées Vincent Dedieu, passe en revue de façon exhaustive le patrimoine bâti des régions du Magnoac et de l’Astarac et le Val d’Adour. 80% des constructions traditionnelles de ces territoires sont réalisées en briques crues (adobes), murs de pisé, colombages emplis de torchis. Et un savoir-faire unique au monde réside dans cette micro région : les fameux murs en damiers, au quadrillage décoratif. Ils sont fabriqués en mottes de terre crues ou adobes, mais de section carrée, en alternance avec des mottes composées de galets roulés liés par du mortier. Ces galets de rivière étaient très abondants dans les territoires pyrénéens.
Henri Cahliol, passionné de ce patrimoine rural à sauvegarder, a fourni un riche travail d’investigation, complété par une passionnante conférence samedi 14 mai. La terre crue, matériau naturel, disponible, recyclable, est utilisée depuis le début de l’humanité, pendant l’Antiquité et le Moyen-âge. Encore de nos jours, un tiers de la population du globe vit dans des habitats de ce type. Elle a vu son déclin au début du XXème siècle avec l’avènement de l’ère industrielle. Actuellement, l’architecture moderne la reconsidère, en raison de ses qualités écologiques, elle redevient source d’inspiration pour l’avenir. De nombreux chantiers de construction ou de réhabilitation d’anciennes fermes, reprennent les techniques d’autrefois. Un chantier-école a été installé à Belloc-Saint Clamens, en Astarac dans le Gers et a fait l’objet d’une visite dans le cadre de l’exposition.
Répertorier et préserver, autant que faire se peut, cette richesse patrimoniale du terroir est essentielle, l’exposition du CAUE contribue à cette mission.
En complément, des œuvres d’artistes locaux, autour de la terre crue, étaient invitées au sein de l’exposition.
Visible jusqu’au 20 mai à la salle des fêtes de Castelnau-Magnoac (65).
