Le SoueichKfé a bourdoné au son des vielles cette semaine à Soueich
Dominique Dallon et Dominique Bares, Duas sonsainas en convivéncia
Las sonsaina s (la vielle à roue en occitan) ont emporté le public dans un voyage intemporel de mille ans. Il a commencé par la présentation de l’ancêtre La chiffonie, instrument lui-même héritier de l’Organistrum.
Nous pouvions voir et entendre tout au long du concert des musiques évoquant les grands moments de passage de l’histoire. Le choix des airs était toujours contextualité à des évènements ou des courants de pensées, le rapport difficile de la musique avec la religion, l’émergence de l’amour courtois, le temps des lumières et l’humanisme contemporain de l’Epoque baroque, le rapport également difficile avec la radicalité postrévolutionnaire ou le temps de l’Occupation et les instruments identifiés politiquement, les rapports de classe et la musique populaire ou paysanne jusqu’à la guerre de 14-18, la fureur des hommes avec celle de 39-40 avec un texte d’Aragon, le chant des canuts suggérant nos temps de remplacement du travail par des machines, l’effervescence de Mai 68 avec le mélange d’extravagances libératrices et une véritable boulimie d’investigation culturelle, le revivalisme des musiques traditionnelles, etc.
Le propos s’articulait entre les temps de paroles et les évocations sonores entre musiques savantes ou musiques populaires dans une belle unanimité instrumentale.
