Inauguration de l’exposition « Vénus, les représentations féminines de la Préhistoire »
Le vernissage de l’exceptionnelle exposition temporaire rendant hommage à la Vénus de Lespugue et ses consœurs préhistoriques, a rassemblé mercredi 6 juillet un aréopage de personnalités au sein du Musée de l’Aurignacien. L’événement célèbre le centenaire de la découverte de l’émouvante statuette Commingeoise, connue du monde entier, dont l’original -trop fragile pour être déplacé- se trouve au Musée de l’Homme à Paris.
Sébastien Marzin, directeur du Musée de l’Aurignacien, en présence du maire d’Aurignac Jean-Michel Losego, a fait les honneurs de l’exposition à Georges Méric, président du Conseil Départemental, Maryse Vézat-Baronia, présidente du Syndicat mixte du musée et vice-présidente du Conseil Départemental, accompagnés de personnalités du monde culturel.
La Vénus de Lespugue
En août 1922, Suzanne et René de Saint-Périer, aristocrates du Loir-et-Cher férus d’archéologie, mettent au jour d’un coup de pioche, la petite statuette, au fond de la grotte des Rideaux, sur les bords de la Save longeant les communes de Lespugue et Montmaurin. Ainsi débuta l’histoire devenue mondiale de cet extraordinaire témoin des premiers âges de l’Humanité. De 14,7 cm de haut, sculptée dans de l’ivoire de mammouth, elle date d’environ 30 000 ans. Elle va bouleverser le monde de la recherche et de l’art, en ouvrant des perspectives nouvelles sur les populations préhistoriques.
Les autres Vénus
Sculptées ou gravées, les représentations féminines préhistoriques sont majoritairement localisées dans le Sud-ouest (Pyrénées, Dordogne). Les Vénus aux côtés de la statuette Commingeoise sont tout aussi précieuses :
- la première Vénus découverte aux Eysies-de-Tayac-Sireuil en 1864, en Dordogne, représentant peut-être une adolescente
- la Vénus de Willendorf, en Autriche, sculptée dans un matériau qui provient d’Italie,
- la Vénus de Laussel, en Dordogne, gravée sur un bloc de calcaire et possiblement recouverte d’ocre rouge
- une Vénus inédite, exceptionnellement prêtée par le Musée d’anthropologie des belles. Elle fait partie de la série des Vénus de Grimaldi, découvertes dans les grottes de Balzi-Rossi, à la frontière italienne.
- la Dame à la capuche, ou Dame de Brassenpouy dans les Landes, petite tête fine en ivoire d’une grande beauté. Et bien d’autres encore s’offrent à l’admiration des visiteurs.
Diverses théories ont été avancées quant à la fonction des Vénus, icone matriarcale, liée à la maternité, amulette de fertilité, objet rituel, … Nathalie Rouquerol, historienne de la Préhistoire, chercheuse et auteur d’ouvrages érudits, a émis une nouvelle hypothèse interprétative, la Vénus de Lespugue pourrait être la représentation des 5 cycles de la vie, naissance, adolescence, maturité, maternité, accouchement.
L’exposition
Elle met en scène des espaces thématiques pédagogiques sur les origines, les significations, les matériaux, les diverses interprétations, les dernières découvertes des Vénus. Des panneaux explicatifs et participatifs, des bornes vidéo, des vitrines, des livres, des tables tactiles, une mallette pédagogique pour les médiateurs, un livret-jeu pour les enfants, structurent la visite. Une reconstitution de la Vénus de Lespugue trône au musée, réalisée en polyester.
Le musée de l’Aurignacien, pôle scientifique, touristique et culturel
« Valoriser l’Aurignacien, relève Georges Meric, c’est à la fois valoriser l’humanisme et l’universalisme. Nous vivons un temps où il est plus que jamais nécessaire de montrer à nos concitoyens l’origine commune des hommes, car nous venons tous d’une humanité une et indivisible. A travers cette passionnante exposition, le Conseil départemental fait de l’accès à la culture et au savoir un engagement quotidien. Notre volonté est de porter une politique culturelle ambitieuse, de proximité et pour le plus grand nombre. » Grâce au soutien financier du Conseil départemental, le musée va bientôt être agrandi, accroissant ainsi son rayonnement culturel et touristique dans le territoire.
Jean-Michel Losego a souligné le travail préparatoire accompli par le directeur du musée et son équipe pour l’exposition. « Il est bon, ajoute-t-il, d’amener les jeunes générations à penser que des millénaires avant nous, l’être humain s’exprimait à travers l’art, trouvait les ressources techniques et l’inspiration pour dépasser le fonctionnel et le nécessaire. » Le président Méric conclut : « Le fait culturel est fondamental dans la survie de l’Humanité. La Vénus de Lespugue montre l’extrême complétude des capacités cognitives de nos ancêtres. »
Une exposition à ne manquer sous aucun prétexte. Visible jusqu’au 11 décembre 2022.
Musée de l’Aurignacien
Avenue de Bénabarre – Aurignac
05 61 90 90 72 /
musee-aurignacien.com