C’est en présence de Maryse Vezat maire de Rieux et vice-présidente du conseil départemental de la Haute Garonne que la 15 éme édition du festival du conte en Volvestre a été lancée dans le magnifique parc des Jacobins. Rieux Volvestre, terre de tradition, de culture et de quête de sens ne pouvait accueillir que l’inclassable conteur Ludovic Souliman.
Prénom Ludovic Nom Souliman, profession artiste conteur, signe particulier passionné des contes qu’il ressent comme des outils de rencontres et d’humanité.
Lorsque cet artiste se retrouve sous les projecteurs pour commencer son spectacle, il emmène avec lui toute sa vie et ses engagements dans la cité et dans l’universalisme. Conter est pour lui un moyen, un outil pour faciliter le fait de vivre tous ensemble sur Terre dans la sérénité, le respect des autres. « Il faut de la joie pour vivre ensemble » Il sème dans ces spectacles des récits d’existences, des graines d’humanité et de mémoire. Mais avant de semer il récolte partout où il se trouve des instants de vie de ses frères humains. De l’Afrique aux cités de banlieue, du monde ouvrier au monde du handicap, de Rillieux la Pape au Burkina Fasso, cet infatigable militant se nourrit des rencontres qu’il provoque avec une capacité d’écoute qui ferait pâlir d’envie nombre de narcissiques qui n’ont gardé que le pouvoir de la parole sans être en capacité d’entendre.
Ce collectage fait dans la plus pure tradition d’oralité se fait dans l’empathie, dans la joie du partage, dans la soif de comprendre l’autre car comprendre l’autre c’est l’aimer, c’est le respecter. Il croit en l’humain et à la fraternité universelle.
Après que le président est déclaré ouvert le festival, non sans avoir rendu hommage à Christine Allenou récemment décédée et première vice-présidente de cette manifestation, place a été donnée à Ludovic Souliman, passeur du monde. C’est dans les souvenirs de ses rencontres et la puissance des témoignages de vie qu’il a récoltés, que cet artiste nous emporte. Ceinture attachée, bouche bée nous avons décollé pour l’accompagner dans ce monde où la joie prédomine et où le monde débarrassé de tout ce qui est néfaste nous apparaît tel qu’il est en réalité lorsqu’on veut bien y croire. Pendant 1 heure et demie nous avons été transportés sur cette planète où le conte est essentiel à l’humain comme l’eau et le pain.
Comme pour remercier un pilote qui aurait posé son avion en douceur, c’est un tonnerre d’applaudissements qui nous a permis d’atterrir avec délicatesse et de revenir sur cette Terre qui manque tellement d’Amour. Pour rendre le moment plus facile, la municipalité de Rieux a offert au public, venu nombreux, quelques grignoteries et douceurs gourmandes. Un moment d’intimité et de partage qui perpétuait ce voyage décidément pas comme les autres. « I have a dream » nous a dit dans l’oreille Martin Luther King sous la voûte étoilée d’un Rieux à l’unisson. On dit que les conteurs sont toujours des menteurs ou des bonimenteurs. On en a découvert un qui fait exception.
Une 15° édition du festival du conte qui met la barre haute.