La Secrétaire d’État à la ruralité auprès du ministère de la Transition écologique et Cohésion des territoires, Dominique Faure, s’est rendue aux Journées du Boulonnais le 17 septembre à Boulogne. A cette occasion, les agriculteurs lui présentaient Méthaboul, une unité de méthanisation locale déjà fort bien avancée.
Ce projet collectif est porté depuis 2015 par un groupe d’une douzaine d’exploitants, membres de l’ACVA (association cantonale de vulgarisation agricole), constitués en société d’exploitation. De nombreux partenaires institutionnels le soutiennent, Chambre d’Agriculture, Communauté de Communes 5C, services de l’État, collectivités, des élus … Bertrand Loup, porte-parole, a détaillé à Mme Faure le fonctionnement et les avantages d’une telle réalisation.
Une plus-value pour les exploitants
« Il est pour nous un cercle vertueux : notre région est une terre d’élevage, l’élevage produit des effluents qui nourrissent le sol, qui nourrissent plantes et bêtes, qui nourrissent les hommes. » Dans ce cercle s’insère le méthaniseur, qui digère les effluents pour produire du biogaz, amenant de la rentabilité sur les exploitations pour une quinzaine d’années. Le coût global s’élève déjà à plus de 9 millions d’euros, il en manque encore un et demi pour finaliser.
Le terroir n’ayant pas de grosses exploitations pour maintenir un méthaniseur sur le long terme, le choix s’est porté sur une petite unité collective, plus facile à gérer. Le terrain dédié est situé à Blajan, sur une friche industrielle, à 5 km de Boulogne, 20 km de Saint-Gaudens. Les exploitations sont en moyenne à 7 km du site. 81 % de la « ration » du méthaniseur sont des effluents issus des animaux, complétés en été par de l’ensilage végétal, et des déchets céréaliers des coopératives locales à hauteur de 5%. « Nous sommes détenteurs de 95% de la ration, précise B. Loup, et de 100% du capital. C’est un outil transmissible aux générations suivantes. »
Des atouts pour la population
Par ailleurs, Méthaboul sera raccordé au réseau national, la distribution et l’injection iront de pair. La population locale en bénéficiera non seulement sur Blajan mais aussi sur Boulogne. « Nos besoins sur la commune sont importants, intervient Alain Boubée maire de Boulogne, notamment avec l’Ehpad, ou encore l’abattoir et son centre de séchage… »
« Aujourd’hui, relève Serge Bouscatel, président de la Chambre d’agriculture 31, notre ruralité n’a pas un réseau qui permet de consommer sur place. Le jour où le surpresseur de Méthaboul sera opérationnel -et c’est acté-, les autres communes pourront se raccorder. » Mme Faure a proposé à l’issue de la discussion, de réunir à Paris les acteurs et les partenaires institutionnels de ce courageux et dynamique projet d’avenir. Affaire à suivre.