Ce Mercredi 19 octobre à 9h, au plan d’Arem devant la stèle du souvenir des accords signés en 1513.
La Communauté de Communes Pyrénées Haut Garonnaise, commémorera le 509 anniversaire du traité « Lies et Passeries ».
En quatre mots, il faudrait remonter le temps pour comprendre l’importance de cet événement :
En 1381, Aymeric de Comminges et Pierre IV d’Aragon confirment les articles de paix, qualifiés « paix anciennes ».
L’étendue concernée est le pays de Frontignes et le Val d’Aran, auxquels s’ajoutent le Castillonnais, espace français essentiel pour l’approvisionnement et le négoce des habitants de la partie supérieure du val d’Aran.
En 1390, Jean Ier d’Aragon confirme aux Aranais le droit qu’ils ont de faire la paix et déclarer des trêves d’année en année, avec le dit comte [Jean III comte d’Armagnac, devenu comte de Comminges par son mariage avec l’héritière Marguerite]
En 1471, à Saint-Béat, débouché du Val d’Aran, sous l’égide de Manaut d’Aure, seigneur de Larboust, se rassemblent le prieur de Saint-Béat et des représentants des habitants des châtellenies de Frontignes, de Castillon et du Val d’Aran. Ils décident qu’ils renouvelleront chaque année, en mai, les accords qui les lient, qu’ils n’engageront aucune hostilité avant une surséance de 25 jours et ils prévoient une structure de convention amiable pour régler les différends éventuels entre les contractants. L’instauration d’une assistance mutuelle contre les soldats et pillards qui se sont multipliés à l’issue des troubles, constituant ces fameuses troupes de bandouliers. Les signataires ont l’obligation de se prêter main forte afin de poursuivre militairement les troupes hostiles.
De ces accords naissent bien de la nouvelle donne sur la frontière politique. De la Méditerranée à l’Atlantique, le Roussillon, le Pays de Foix, le Nébouzan, les Quatre-Vallées, le comté de Bigorre, le Béarn, la Soule, le royaume de Navarre, le Marsan, le Labourd, et même la petite principauté de Bidache, sont considérés comme des pays d’états.
Le haut pays connaît au XVIe siècle une période de prospérité qui, contrairement au bas pays, dure tout au long des troubles religieux (vers 1561-1598). Les montagnards s’attachent à préserver leurs profits en mettant en réseau en 1513 au plan d’Arrem « les traités de lies et passeries » conclus par-delà la frontière.
Ils restent donc attachés à la prérogative royale et seront qualifiés parfois de « traités internationaux ».
Ensuite, dès l’année suivante, d’autres accords sont passés entre Béarnais et Aragonais. Les conditions de signature de ces deux traités « Fédérateurs » sont très particulières et expliquent leur originalité.
Serge Brunet (Docteur en histoire de l’École des hautes études en sciences sociales (en 1996). – Professeur d’histoire moderne à l’Université Paul Valéry de Montpellier) : http://Les mutations des lies et passeries des Pyrénées, du XIVe au XVIIIe siècle – Persée