« C’était le 16 octobre 2020, veille des vacances scolaires au collège de Conflans-Sainte-Honorine. Le professeur Samuel Paty était assassiné parce qu’il enseignait la liberté, le dialogue, la critique, l’émancipation à ses élèves. Il était poignardé et décapité par un terroriste islamiste. La France et son école étaient touchées en plein cœur. Une nouvelle fois, huit ans après les attentats de l’école Ohr Torah de Toulouse.
Il est de ces moments qui méritent une commémoration digne pour continuer de faire vivre son souvenir, ses idéaux, son travail et, au-delà, celui de l’ensemble des professeurs et instituteurs de notre pays. Aujourd’hui, mes pensées vont bien évidemment d’abord à la famille et aux proches de Samuel Paty. Elles vont également à tous nos enseignants pour leur redire que je sais à quel point ils et elles participent à protéger nos enfants de la brutalité du monde, à les aider à grandir à l’abri de toute emprise, à leur offrir un horizon plus grand. Je sais leur courage et je veux les remercier.
Commémorer l’assassinat de Samuel Paty, c’est continuer coûte que coûte le combat face au racisme, à l’antisémitisme, à l’intégrisme, au complotisme.
C’est ne montrer aucune faiblesse face aux ennemis de la République et à ceux qui dévoient les religions pour en faire des outils d’oppression. Ceux qui veulent abroger la loi de 2004 sur les signes religieux dans les écoles publiques. Ceux qui, au quotidien, intimident, harcèlent, continuent, encore récemment dans le Haut-Rhin ou en Essonne, à vouloir faire taire ceux qui apprennent à nos enfants les valeurs cardinales de notre République : la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité.
Il y a deux ans, je projetais les caricatures de Charlie Hebdo sur les hôtels de Région. L’an dernier, nous avons mis en lumière le bouleversant travail des élèves du collège Racine d’Alès « Touche pas à mon professeur », prix national de l’action laïque, et j’ai tenu, ce printemps, à accueillir à Toulouse et à Montpellier l’exposition le Rire de Cabu, véritable plaidoyer pour la liberté d’expression. Ce sont là des actes de résilience en même temps que des messages d’espoir.
Les drapeaux de la Région Occitanie seront en berne ce dimanche. Dans le tourbillon de l’actualité, prenons le temps de rendre hommage à Samuel Paty, de nous souvenir. Et chaque jour, poursuivons son travail, cette promesse à la République : celle de continuer à faire de l’école l’écrin de l’apprentissage des savoirs et de la citoyenneté. », Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.