Dans la salle du foyer communal de Saman, se sont réunis jeudi 17 novembre un collège d’agriculteurs, de chercheurs de l’INRAE et de partenaires institutionnels. La démarche, créer un collectif puis un GIEE (groupement d’intérêt économique et environnemental) pour réfléchir et travailler autour du sol vivant, dans une optique de résilience et d’autonomie des exploitations agricoles.
Initié par Julien Lacroix, exploitant et maire de Saman, et l’ACVA (association cantonale de vulgarisation agricole) du Boulonnais, épaulés des scientifiques agronomes, le projet est soutenu par la Chambre d’agriculture de la Haute-Garonne, le Conseil départemental et le GIP Transition Occitanie. Il est le prolongement d’un premier projet Coterra*, menée en 2019 par l’unité Dynafor de l’INRAE. Il portait sur l’érosion des sols, enjeu majeur pour les agriculteurs mais aussi le Syndicat de rivière, le pôle routier du Conseil départemental (coulées de boue…). On retrouvait à Saman Floriane Clément, ingénieur de recherche, et quelques uns de ses collègues, pour piloter à nouveau Coterra 2.
Le sol vivant, clé de la réussite
Coterra 2 aidera à développer l’agriculture locale, accélérer le processus de transition et répondre aux enjeux économiques et environnementaux actuels. « Pour qu’il y ait encore longtemps des agriculteurs sur notre commune rurale, intervient Julien Lacroix. Et la solution passe par le sol. C’est un des moyens de lutter contre le réchauffement climatique et préserver le cycle de l’eau. » Le futur groupe mettra en place collectivement la modification ou la consolidation de pratiques agricoles favorisant la vie du sol.
Plan d’action
Le tour de table a permis d’évoquer les expériences des exploitants présents, éleveurs laitiers ou bovins-viande. Ils ont évoqué les thématiques à travailler au sein du collectif. Carole Meryem, conseillère agricole à la Chambre d’agriculture, rappelle qu’avec le GIEE, les agriculteurs sont suivis et aidés dans leurs pratiques, ils peuvent partager, échanger, ce qui est rassurant pour chacun d’eux.
Le GIEE permettra d’obtenir un financement pour l’accompagnement technique des agriculteurs participants, ainsi qu’une priorité à certaines aides. Pendant 3 ans, de 2023 à 2025, une fois les pistes de travail définies, des ateliers, des journées techniques, des essais pratiques dans les champs, et un suivi scientifique seront assurés. Les systèmes seront modélisés à l’échelle du territoire et les divers scenarii évalués. Par ailleurs, en lien avec les élus, la réflexion accomplie pourra servir à guider les politiques publiques territoriales, les agriculteurs devenant alors force de proposition.
Dernier volet du projet, la communication positive. Faire mieux connaître le travail agricole, les bénéfices de l’élevage, les nouvelles pratiques, etc. Enfin le futur GIEE développera des partenariats avec les instances locales, communauté de communes, Parc Naturel Régional Comminges-Pyrénées-Barousse, etc. La dynamique est engagée pour renforcer l’identité du territoire.
*INRAE : Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
*Coterra : COncertation à l’échelle du TERRitoire pour l’Agroécologie