Présentation du PNR à Aurignac le mercredi 22 novembre, un grand projet de territoire !
La présentation s’est déroulée en deux exposés, le premier fut celui de deux botanistes évoquant leurs observations de terrain sur la flore végétale, en expliquant le lien de facteur de diversité de celle-ci directement en relation avec le mode d’exploitation agricole, l’environnement arboré, la forêt, les haies. La seconde partie de l’exposé s’est orientée ostensiblement dans le mode participatif avec le public par la présentation de Madame Séverine Marco, la secrétaire Générale du Projet PNR Comminges Barousse avec une réelle capacité de modération en particulier dans les instants du débat plus sensibles de la soirée.
La salle du cinéma d’Aurignac a accueilli une quinzaine de personnes, dont deux élus, Henri de Lassus, élu de Boussan, ancien député Européen et ex président de l’OT d’Aurignac, et le Maire d’Aurignac Monsieur Jean-Michel LOSEGO qui a rappelé qu’au préalable de la réunion publique une rencontre avait bien eut lieu avec les élus locaux avec le PNR.
Deux représentants de l’association Ostau Comengès (La maison du Comminges) ont évoqué la mission de collectages réalisés en Comminges et en Couserans depuis une vingtaine d’années auprès des anciens sur les événements de la vie agropastorale autrefois et les savoir-faire paysans. Il y avait également un représentant de l’association des défenseurs des forêts des sources du Touch.
Le cœur de l’intervention a porté sur l’inventaire botanique réalisé par le Conservatoire de Bagnères de Bigorre sur la flore des Petites Pyrénées. Le propos était très axé sur la biodiversité sur le plan de la flore, avec une mention sur la dimension culturelle sans être vraiment développée.
Plus de 3h, l’exposé et les échanges ont suscité de nombreuses questions, sur la genèse et la philosophie du projet, le contenu de la future Charte en projet qui fixera les objectifs pour les dix ans à venir, le PNR (Parc National Régional) devant être opérationnel en 2024.
Beaucoup de questions ont fusé et le temps a manqué pour comprendre vraiment en détail la genèse et la philosophie du projet, ses implications concrètes sur le terrain pour les dix ans à venir. Séverine Marco a confirmé que le PNR partage la nécessité de préserver la diversité et la richesse culturelle gasconne, laquelle étant inscrite dans le concept de biodiversité, la question du patrimoine étant envisagée aussi bien sur le plan historique que celui « immatériel ». Elle a fait explicitement référence aux « halhares » en employant le terme gascon, en référence à la pratique singulière des feux de la Saint-Jean en Commiges et en Val d’Aran. A la demande de l’Ostau Comengès de participer à la rédaction de la Charte, un rendez-vous est envisagé.
Séverine Marco a argumenté sur l’aspect vertueux des actions futures du parc, en évoquant le recyclage par exemple de la sciure de bois pour les litières des élevages suscitant la question : « Est-ce que ce ne pourrait pas être un alibi pour justifier l’exploitation industrielle de la forêt ? ». Une personne notamment s’est indignée sur le fait d’inclure dans le projet les installations d’antennes de diffusion de la 5G, déclarant avec indignation avant de sortir : « Comment peut- on prétendre promouvoir un développement durable respectueux de la biodiversité et s’accommoder de cette technologie invasive et faisant question au plan de la santé publique des humains et celle des insectes ? », mais aussi sur le registre de la biodiversité dans le cadre d’une économie locale durable : « Est-ce qu’il n’y a pas le risque dans cette formalisation institutionnelle des territoires qu’ils se réduisent à l’usage en un produit d’appel à la consommation touristique de masse ? », « Est-ce que ce haut niveau d’expertise dans le projet est audible pour les élus des territoires ? ». Nous retrouverons justement le point de vue de nos élus locaux au travers du consensus dans la future rédaction de la Charte.