L’événement ce 31 décembre à Saint-Gaudens, avec le Cercle Occitan du Comminges.
Ce sont deux cent personnes qui se sont retrouvées pour le passage à la nouvelle année dans le cadre de la grande salle du Belvédère de Saint-Gaudens décorée pour l’occasion avec soin. Au-delà du rituel de l’apéritif et des retrouvailles chaleureuses des aficionados du Bal Trad, dans la pratique des danses traditionnelles, il s’agissait pour ce rite du passage au nouvel an cette nuit là d’un bel ancrage culturel dans la convivialité occitane. Deux groupes de musiques se sont relayés pour faire danser l’assemblée. Les rondeaux se sont enchainés avec des bourrées auvergnates frénétiques, mais aussi les branles du Quercy et ceux du Béarn, sans oublier les accents sensuels de la mazurka, prélude dans le temps historiques de la java emblématique jouée durant les grèves du Front Populaire. Le témoignage de cette pratique festive de la culture occitane est bien présent dans le paysage culturel du Comminges en pleine résonance avec le contenu de la Chartes des Droits Culturels signée par les Présidents des Communautés de Communes.
Depuis plus de trente ans le COC (Cercle Occitan Commingeois) est de ces lieux de transmission de cette pratique festive, notamment par l’apprentissage des danses dans le cadre des ateliers hebdomadaires et l’organisation d’animations et de festivités. Ce soir là au Belvédère c’est l’étonnement renouvelé à l’observation du caractère intergénérationnel des danseurs en décalage avec la ségrégation du jeunisme de notre société contemporaine, de par la pression tyrannique de l’acculturation de la mode. Cette pratique festive contient les ingrédients de la transmission, on pourrait dire également par le sourire de part l’évidence du plaisir manifeste des danseurs.
La langue occitane chantée contient le rythme autant que le genre musical. Cette expression rythmique du rondeau gascon chanté demeure impensable dans une autre langue, avec la perte de sens des textes non dépourvu d’une malice que la traduction rendrait vulgaire les traits d’esprit subtils de la langue originelle. Le caractère intergénérationnel des aficionados contient par la pratique de cette convivialité joyeuse la garantie de la transmission. En effet le bal est animé par des musiciens à peine trentenaires, interprétant le répertoire avec application dans le style autant que dans l’engagement musical. Ces musiciens sont aussi des chercheurs, des collecteurs de pratiques musicales populaires, leur investigation dans leur pratique est validée par un diplôme d’Etat.
Le chant comme la pratique instrumentale de ces deux formations porte au-delà de la cadence requise un jeu extrêmement dynamique et ciselé. Le niveau d’interprétation comme celui de l’engagement musical est de la même densité, de cette substance que l’on peut retrouver dans des pratiques moins confidentielles telles que le jazz, le rébético ou le flamenco. L’engagement du public dans la danse reflétait dans une belle osmose celui de l’exécution musicale durant la soirée, avec l’absence plaisamment remarquée et rassurante de l’usage du téléphone portable, l’inverse du Metaverse dans la vraie vie. La qualité de la soirée fut aussi le fait de l’artisan du son, musicien également dont le talent fut justement de n’avoir pas été remarqué, de par l’excellence du son au service des musiciens.
Nous avons entendu ce soir là le Duo Rousse Vidal et le groupe La vesina que l’on peut retrouver dans leur CD paru récemment. La Vesina Camin de la Font – 09230 Lasserre
Cercle Occitan Commingeois
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