La nouvelle s’est très vite répandue dans la cité thermale.
Déjà le rideau du magasin Alix sur les allées d’Etigny était tombé depuis quelques mois. Henriette avait quitté son comptoir, derrière lequel elle a accueilli ses clients pendant plus de 70 ans. Contrainte et forcée par un accident de santé. La ville avait mis à l’honneur cette dame de 103 ans, qui a vu passé tant de générations devant sont objectif. Le Studio ALIX à Bagnères de Bigorre avait embauché, cette employée modèle, pour tenir le magasin photo et cartes postales sur la station de Superbagnères en 1948. Elle sera par la suite, associée jusqu’en 1992 avec Anne-Marie Selvez photographe attitrée du studio Alix avec qui elle gérera le « magasin Alix de Luchon ».
Le Studio Alix, fondé en 1907 par Alice Eyssalet, avait plusieurs points de ventes dans les Pyrénées dont Luchon et Superbagnères. Connu pour la diversité de ses activités, dans les travaux photographiques, les portraits succèdent aux scènes urbaines, les paysages pyrénéens avec leurs activités pastorales et artisanales côtoient les photographies industrielles ou publicitaires et les reportages de presse, éditeur de cartes postales. L’entreprise a pu compter jusqu’à 35 employés.
La photographe Henriette Ardouin est restée, plus de 70 ans, en activité, avec son petit appareil photo, elle suivait encore, ces dernières années, les défilés et retraites des guides à cheval, dans les rues de sa ville d’adoption. Dans ce qui est devenu sa boutique, elle proposait jusqu’à ces dernières années, un choix de photos de tous ces moments fixés sur la pellicule, avec toujours une parole rigolote. Son âge, elle le portait comme cadeau magnifique de la vie, pimpante, l’œil vif, elle savait vous « faire l’article », comme on dit.
Une figure de Luchon vient de partir, tout doucement, sans bruit, quelques écrits, beaucoup de photos resteront, souvenir d’un passé, dans la Reine des Pyrénées. Elle s’est accrochée à la vie avec passion, fermeté, indépendance, une passionnée du travail, amoureuse du travail bien fait. Elle disait quelle avait été à bonne école, avec Monsieur EYSSALET «Monsieur Jean» le patron du Studio Alix jusqu’en 92, un des fils de la créatrice en 1906 Alice Eyssalet.
« C’est tout ce qu’il vous fallait ? » Oui madame Alix…merci pour tout ! Embrassez Monsieur Jean pour nous…Adishatz