Lever de boucliers collectif au lycée Bagatelle où les enseignants, les élèves, les parents d’élèves s’élèvent contre des suppressions de postes et d’heures d’enseignement annoncées pour l’année scolaire 2023-2024. Les élus font chorus.
Ce mardi 14 février, des enseignants du Conseil d’administration du lycée et des élèves ont organisé ce qu’ils appellent un débrayage, avec une conférence de presse à laquelle étaient conviés et présents Jean-Luc Picard, l’attaché parlementaire du député Joël Aviragnet, Céline Laurenties la conseillère départementale qui représentait aussi le sénateur Pierre Médevielle, Fabrice De Comarmond le conseiller régional membre du Conseil d’administration du lycée, la présidente de Communauté de communes Magali Gasto-Oustric et le maire Jean-Yves Duclos.
Postes d’enseignants supprimés et nombre de spécialités réduit
«Nous avons reçu au lycée la dotation horaire pour l’an prochain et c’est une véritable catastrophe» selon Bruno Miquel, professeur élu au Conseil d’administration du lycée. Trois postes (sur environ 70 selon les enseignants présents à cette conférence de presse) sont supprimés (1 en langue anglaise, 2 en histoire-géographie), cinq font l’objet de compléments de service, à savoir que les titulaires devront assurer une partie de leurs cours dans un deuxième établissement. Ainsi, Nadine Molada-Ribet, professeur certifié de sciences physiques qui enseigne depuis 9 ans à temps plein au lycée de Bagatelle, devra se partager entre cet établissement et celui de Cazères. Elle devra assurer 9 heures de cours par semaine dans chacun des deux établissements.
Bruno-Pascal Gaultier, autre professeur membre du Conseil d’administration de l’établissement, précise que le nombre de spécialités (mathématiques, physique, latin…) à choisir par les élèves, en plus du tronc commun, devrait passer de 22 à 18 en classe de première, et de 16 à 13 en classe terminale.
Dédoublements des classes moins nombreux
«Tous les cours de moins de 12 élèves sont sur la sellette, le nombre de groupes par spécialités sera réduit. Les dédoublements de classes seront aussi moins nombreux et pourront même disparaître dans certaines disciplines. Les classes de langues pourront compter jusqu’à 36 élèves» annonce Bruno Miquel. «Plus ils remplissent les classes, plus ils diminuent les chances d’apprendre dans des conditions acceptables» souligne Bruno-Pascal Gaultier.
«La suppression de classes ou de spécialités, ce n’est pas du tout une bonne chose, insiste une élève, il y a beaucoup de différences entre les lycées ruraux comme celui de Saint Gaudens et les lycées toulousains, beaucoup d’élèves partent d’ici parce qu’il n’y a pas la spécialité qu’ils souhaitent». Et toutes les familles n’ont pas les possibilités financières de placer leurs enfants en internat. «J’ai peur de devoir choisir une spécialité où je vais me sentir mal, ou de devoir quitter le lycée» ajoute une autre élève.
Égalité de traitement entre zones rurales et zones urbaines revendiquée
«Nos élèves méritent le même traitement, que l’on soit en zone rurale ou en zone urbaine. Or ce n’est plus le cas. Nos élèves ne pourront pas poursuivre les études qu’ils voudraient, et pour nous c’est un drame» poursuit Bruno Miquel qui ajoute «les parents sont également extrêmement inquiets». Bruno-Pascal Gaultier souligne «à l’unanimité, les professeurs sont d’accord sur le diagnostic»; il relève la «contradiction entre ce qui nous est demandé, faire un suivi individualisé de chaque enfant, proposer une offre culturelle pléthorique, réussir au baccalauréat, et le peu de moyens qui nous est donné pour le faire réellement».
Engagements et initiatives des élus: présidente de Région, maire, et député
Selon Fabrice De Comarmond, la Présidente de Région Carole Delga a envoyé vendredi 10 février un courrier au rectorat. «Le Dasen (Directeur académique des services de l’Éducation Nationale) va nous recevoir demain mercredi 15 février» déclare Bruno Miquel. Le maire de Saint Gaudens Jean-Yves Duclos a annoncé qu’une délibération sera votée en Conseil municipal ce même mercredi 15 février et transmise au rectorat. Lundi 20 février, le député Joël Aviragnet sera reçu au rectorat.