Véritable passion des grands Sybarites, le chocolat apaise l’âme et réchauffe le corps. Il était au centre d’une conférence instructive et gourmande, samedi après-midi 18 février dans la salle des fêtes de Sarremezan, avec le créateur chocolatier Hervé Duthu. Invité par l’association la Maison Gauloise de Montmarin, l’artisan aux prestigieuses récompenses -dont la Tablette d’Or décernée à Paris- a expliqué l’histoire du cacao et du chocolat à travers les âges. Pour accompagner ses propos, il a apporté une sélection de ses bouchées à déguster, créées pour sa boutique Aztek à Saint-Gaudens. Avec beaucoup de soin et de goût, l’équipe de la Maison Gauloise a décoré et préparé la salle pour cette passionnante causerie.
Deux mille ans avant notre ère, les civilisations précolombiennes d’Amérique du Sud, Aztèques, Mayas, utilisaient le cacao pur broyé en boisson, comme monnaie d’échange, ou pour des rituels religieux et chamaniques. Le nom scientifique du cacaoyer, theobroma cacao, signifie boisson des dieux, tout un programme. Il produit à même l’écorce une baie, appelée cabosse, remplie de graines, les fèves. Ce sont elles, torréfiées et broyées, qui donnent le cacao. Au fil du temps, on a ajouté du lait et du sucre, on a créé la pâte de cacao, extrait sa matière grasse, le beurre de cacao, et l’imagination prit le pouvoir. Le chocolat était né pour conquérir le monde.
Les cacaos ont leurs grands crus, de vraies lettres de noblesse pour ce produit de luxe qui ne doit pas être galvaudé. Les professionnels et les consommateurs restent vigilants face aux attaques qu’il subit. Notamment la Commission Européenne a récemment autorisé l’adjonction de matières grasses autres que le pur beurre de cacao dans le chocolat. Une atteinte à la qualité inadmissible pour les puristes.
Très attendue, la dégustation proposée par le maître chocolatier a fait découvrir aux participants des saveurs et des textures de très haut niveau. Comme pour les grands crus de vins, un lent rituel est indispensable pour les goûter. Tous les sens sont sollicités. Une gorgée d’eau minérale entre chaque chocolat, et l’explosion de plaisir renaît, différente mais aussi intense ! La dernière bouchée fut accompagnée divinement d’un petit verre de Floc de Gascogne. Et pour finir en apothéose, une tasse de chocolat chaud onctueux et crémeux, de la maison Aztek, la boutique d’Hervé Duthu, temple du chocolat.
