Lancé en 1999 en France et au Québec, le Printemps des Poètes est le pendant de la fête de la Musique. Il est destiné à célébrer la poésie, par tous, pour tous, sous toutes ses formes d’expression.
A la Cafetière, café tiers-lieu culturel d’Aurignac, on ne va pas se priver d’y participer ! Des animations du 11 au 22 mars sont prévues. La Brigade d’intervention poétique passera dans les écoles du village et à la Marpa (résidence pour personnes âgées). Les poèmes s’exposeront. Pendant les deux samedis du Printemps des Poètes, les poèmes seront déclamés au balcon, ou chuchotés au marché, rouleaux de printemps poétiques offerts aux consommateurs du café tiers-lieu, bande passante de poèmes dans la rue principale Saint-Michel, jam poésie le mercredi 22 mars, poèmes dits dans leur langue par les demandeurs d’asile du PRAHDA…
Chaque année un thème est choisi, l’édition 2023 planchera sur le concept de frontière, vocable alourdi des affres de l’actualité. Mais laissons la directrice artistique du Printemps des Poètes, Sophie Nauleau, délivrer son message :
« Après L’Ardeur, La Beauté, Le Courage, Le Désir puis L’Éphémère, j’avais en tête un intitulé libre et fantaisiste. Pas forcément féerique, mais sans équivoque ni férocité. Un mot qui en appelle à la félicité et à l’imaginaire. Jusqu’à ce que la tragédie guerrière s’abatte sur l’Ukraine. Que l’histoire des frontières, des conflits et des territoires, revienne cadenasser nos consciences. Tourmenter nos esprits. Mais les frontières ne sont pas que géopolitiques ou armées. Pas qu’un enjeu meurtrier. Ni une ligne de front fortifiée. Il en est même que l’on ne cesse de franchir, du petit jour à la mi-nuit, de l’enfance au lendemain, du visible au caché, de la mort à la vie, du réel à la poésie. C’est cet au-delà des frontières qu’il est temps de questionner, ce monde qui rassemble, étonne, dépayse, plus qu’il ne sépare. Ces limites qu’il nous faut constamment repousser. Ce danger qu’il nous faut conjurer. D’antan à aujourd’hui, et à demain déjà. La peur et l’émotion qu’éprouvait Jean Genet au passage des frontières. La savante malice de Gilles Lapouge : « les frontières, je les aime et je les déteste ». La longueur de vue de Michel Butor qui, ayant le goût des lieux-dits, vivait volontairement « À l’écart » ou « À la frontière », expliquant : « Traverser les frontières m’aide à voir ». Allons donc y voir, plus loin que les paroles, les démarcations et les pensées toutes faites, là où les mots ouvrent l’espace. Outrepassent les pointillés des cartes. Là où l’être et l’âme en mouvement l’emportent sur l’à-plat des planisphères. »
Rendez-vous du 11 au 22 mars à la Cafetière pour le Printemps des Poètes.
Rue Saint-Michel, 31420 Aurignac 06 76 68 59 43