Ce jeudi 2 mars, deux prévenus ont été présentés en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Saint Gaudens. Chacun d’eux a comparu pour violences à l’encontre d’un compagne.
Concernant l’un des prévenus, les faits remontaient au lundi précédent, le 27 février, soit trois jours avant. A cette date, une femme a déposé plainte pour avoir reçu trois «claques» sur la tête et un coup de pied dans le ventre de la part de son concubin. A cette occasion elle a déclaré que ce n’était pas la première fois qu’il se montrait violent au cours des 5 ans de leur vie commune émaillée de multiples séparations et autant de retrouvailles: «il partait, revenait, repartait» a déclaré la plaignante à l’audience.
Ce 27 février, elle voulait récupérer son téléphone portable et la clé 4G dont il s’était emparé, «on a dû s’énerver, s’insulter» a-t-elle déclaré.
«J’en ai marre de me faire taper dessus»
Au président qui lui a demandé si elle avait déjà subi des violences antérieures, elle a répondu: «oui, des coups de poing, des gifles, des bousculades, je n’ai jamais déposé plainte parce que je ne pensais pas qu’il allait en arriver là. J’en ai marre de me faire taper dessus».
A la juge qui lui a demandé pourquoi elle ne l’avait pas quitté, elle a répondu «je suis sous emprise, je l’aime». «Je l’aime», elle l’avait déjà dit aux enquêteurs. Néanmoins, lors de l’audience elle a ajouté «je ne veux plus rien de lui, je ne veux plus qu’il s’approche de moi». Son concubin venait de déclarer «j’ai mis un terme à cette relation pour toujours». Le président lui avait alors rappelé les multiples reprises de vie en commun, il avait affirmé «il n’y aura pas de reprise».
Le concubin, déjà condamné antérieurement pour violences à l’encontre d’une autre conjointe, a nié à l’audience avoir porté des coups, notamment au ventre, ce 27 février, comme il l’avait précédemment nié auprès des enquêteurs. Il a reconnu néanmoins l’avoir menacée avec un couteau, parce qu’elle l’avait insulté et énervé, cela pour lui faire peur, avec la lame cependant tournée vers lui-même pour éviter de blesser.
Le prévenu devant son avenir: «je ne sais pas…»
«Quel regard portez-vous sur votre comportement?» lui a demandé le président ; «depuis qu’on m’a changé le dosage des cachets, ça ne va pas» a-t-il répondu. Il suit un traitement pour troubles du comportement et dépression. Sa compagne avait soutenu «je suis sûre qu’il ne suivait pas son traitement depuis cinq jours».
A cet homme qui a déjà fait l’objet de 18 condamnations, le président a demandé comment il envisageait son avenir, l’intéressé après un silence a fini par lâcher «je ne sais pas…». Le président lui ayant fait observer que les multiples condamnations n’ont «pas changé grand-chose», il est resté silencieux.
Le procureur ne peut retenir que la seule violence reconnue par le prévenu
Le médecin légiste qui a examiné la plaignante n’ayant relevé aucune trace de coups, le procureur a fait observer qu’en l’absence de blessures avérées et de certificat médical qui les constate, il ne pouvait retenir que la violence reconnue par le prévenu lui-même d’avoir saisi un couteau, «il reconnaît qu’il le fait pour faire peur», mais il le fait «pour éviter que cela dégénère alors que c’est lui qui crée le risque». Le prévenu étant en situation de récidive légale, le procureur a requis le maintien en détention, 10 mois de prison dont 5 assortis d’un sursis probatoire de 2 ans, avec obligation de soins, interdiction de contacter la victime, interdiction de détenir une arme.
Douze mois de prison ferme et incarcération immédiate pour un prévenu récidiviste
Le tribunal a condamné le prévenu à 8 mois de prison ferme pour les faits dont il a été reconnu coupable et à son maintien en détention, condamnation assortie de 4 peines dites complémentaires: interdiction de tout contact avec la victime pendant 3 ans, interdiction de paraitre au domicile et aux abords du domicile de la victime pendant 3 ans, interdiction de détenir ou porter une arme pendant 5 ans, révocation de 4 mois du sursis probatoire lié à une précédente condamnation, ce qui porte la durée de son emprisonnement à 12 mois.