Réforme des retraites : L’Intersyndicale du Comminges interpelle le sénateur Médevielle à Boulogne-sur-Gesse

L'Intersyndicale du Comminges s'est rassemblée devant la permanence du sénateur Médevielle pour continuer la lutte contre le projet de réforme des retraites.
L'Intersyndicale du Comminges s'est rassemblée devant la permanence du sénateur Médevielle pour continuer la lutte contre le projet de réforme des retraites.

Comme des milliers de manifestants dans l’Hexagone samedi 11 mars, ils ont bravé la pluie et le froid dans les rues, pour s’élever contre le projet de réforme des retraites du gouvernement.

Les membres de l’Intersyndicale du Comminges se sont rassemblés non pas à Saint-Gaudens mais devant la permanence du sénateur Pierre Médevielle à Boulogne-sur-Gesse, pour signifier à l’élu leur ressentiment : « Le sénateur, dûment sollicité pour une entrevue, soulignent les responsables syndicaux, n’a pas daigné seulement nous répondre. »

Le sénateur absent, les discours se sont enchaînés devant son local, boulevard du midi. « Le sénateur Médevielle vote pour cette réforme injuste et brutale, rappelle Solidarités. Or sachez que pour un mandat de 6 ans, un sénateur perçoit une retraite d’au moins 1300 €, équivalente à celle d’un salarié qui, lui, a travaillé toute sa vie pour l’obtenir. »

La CGT martèle : « Pousser le MEDEF à infléchir les décisions du président Macron pour retirer ce projet, c’est le sens de l’appel de mettre la France à l’arrêt, en reprenant l’outil de travail. Les élus qui votent à Paris devront assumer leur vote ici dans les territoires […] »

« Après la journée historique du 7 mars qui a mis 3 millions de personnes dans la rue, affirme la FSU (fédération syndicale unitaire), nous disons à Mr Medevielle que nous sommes toujours déterminés. Les enseignants sont en phase avec la population qui rejette en masse cette réforme […] Non Madame la Première Ministre, vous ne pouvez pas vous réjouir que les sénateurs n’aient pas entendu la rue et adopté l’âge légal de la retraite à 64 ans ! En opposition à ce projet, l’unité des organisations syndicales a construit un mouvement solide, déterminé, inscrit dans le paysage social du pays. Il pointe l’inquiétude face à la désertification des territoires, la sape et le manque des services publics, la dégradation des conditions de travail des enseignants, l’incertitude quant à l’emploi, aux salaires, au pouvoir d’achat. Mais le gouvernement reste sourd. Aux côtés des autres organisations, nous sommes aujourd’hui comme demain, dans l’action, et contre leur mépris, nos luttes seront victorieuses. »

Frédéric Clément, de l’UL UNSA Comminges (union nationale des syndicats autonomes), précise au micro de la Petite République.com : « On ne lâche rien. La gauche fait son travail, il faut rejeter ce projet. Une manifestation très importante se déroulera le 15 mars à Saint-Gaudens place Jean-Jaurès à 15h. »

« Le sénateur Medevielle a la fâcheuse habitude, scande un responsable CFDT, lorsque nous lui faisons part de nos inquiétudes, que ce soit pour la survie des abattoirs de Boulogne, ou pour la défense de l’unité de soins longue durée de l’hôpital entre autres, de laisser nos demandes de rencontre sans réponse […] Exclure la retraite des sénateurs du champ de la réforme montre le mépris de la Haute Chambre pour les Françaises et les Français. Le vote bloqué demandé par le gouvernement est bien un aveu de faiblesse, et le Sénat n’a rien eu à dire de ce dictat. Un seul vote pour les 70 amendements choisis par le gouvernement, alors que plus d’un millier restent à débattre, n’est pas un exercice démocratique. Le gouvernement a baladé les parlementaires des deux Chambres comme il a baladé les Françaises et les Français avec la retraite minimum à 1200€. Le bénéfice économique de report de l’âge de la retraite à 64 ans est incertain, voire négatif. La réforme renforcera la précarité de ceux qui n’ont plus d’emploi avant leur retraite et les inégalités hommes-femmes. Il est temps que le président Macron entende les revendications de millions de gens dans la rue depuis le 19 janvier. Monsieur le Sénateur, vous n’étiez pas là pour entendre les militants du Comminges, vos concitoyens, ceux qui vous ont permis de siéger au Sénat, même si c’est par suffrage indirect. Pour l’Intersyndicale du Comminges, c’est non à la réforme des retraites ! »

Mais la colère de la rue ne semble pas se faire entendre. Le soir même, le Sénat adoptait le noyau dur du projet de réforme, avec une écrasante majorité. Maintenant une commission paritaire va peaufiner le projet, avant la consultation ultime. Et déjà plane l’ombre du 49.3…

 

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