En déambulant dans le jardin, il arrive que l’on fasse une rencontre étonnante, pleine de charme et d’émerveillement. Car le jardinier, c’est bien connu, s’émerveille à tout bout de champ des beauté de la nature. Elle est là, posté dans le petit conifère de rocaille, offrant au soleil son corps d’insecte étrange, mi diablotin-mi alien, à l’abdomen court et gonflé, recourbé, hérissé de sorte d’écailles cornues. C’est le stade larvaire de l’Empuse pennée, car tel est son nom, qui signifierait spectre en grec. Cette cousine de la mante religieuse, la bien connue veuve verte dévoreuse de mâle malchanceux, passe l’hiver alors qu’elle est toute jeune. Elle atteindra son stade adulte en été, entre avril et août.
On la rencontre sur le pourtour méditerranéen, et un peu au-delà. Ici elle est visible jusqu’au dessous de la Loire. Elle se plaît dans les espaces sains, aime la chaleur et le sec.
Mesurant à peine 6 ou 7 cm, elle porte ses pattes avant repliées sur son long thorax, dans cette attitude similaire à la prière, et d’où tire son nom sa cousine. Pour mieux les propulser et capturer sa proie. Sa petite tête triangulaire comporte des mandibules qui lui servent à déguster les petits insectes qui constituent son repas. Un efficace auxiliaire, qui boulotte allègrement mouches et autres bestioles. Si vous la rencontrez, admirez-la de loin et passez discrètement votre chemin, malgré son air de dragon c’est une grande timide…