La 18ème semaine nationale pour les alternatives aux pesticides (SPAP) vient de se terminer. Au menu du programme concocté par le collectif d’associations Zéro pesticide Zéro déchet, du 20 au 30 mars à Saint-Gaudens, des documentaires (Demain tous crétins ? et Vigneronnes), des débats, des expositions, des rencontres.
Le collectif œuvre notamment à informer le public sur les dangers de « l’agriculture chimique », terme délibérément choisi par les participants pour qualifier l’agriculture dite conventionnelle. Le but étant de promouvoir l’agriculture biologique et les solutions de remplacement aux produits de synthèse. Afin de produire et consommer sainement, durablement, et préserver la santé publique.
En introduction au débat, Françoise Lombard-Farille a rappelé que la pollution due aux pesticides est partout, détruisant la santé et les écosystèmes sur l’ensemble de la planète. « Or l’agriculture bio est politiquement entravée pour la confiner à une niche. 13 % à peine des terres en Haute-Garonne sont en bio. Ça veut dire que sur les 87% restant on continue à empoisonner. Près de 600 pesticides sont utilisés dans les cultures. Et l’on entre dans la 6ème extinction de masse. »
Philippe Assémat de Bio Ariège Garonne et éleveur, Domina de Serpettes et Chaudrons, Laurent éleveur bio à Montmaurin, Laurent maraîcher à Boussan, ont échangé avec la salle sur les stratégies à adopter pour donner à l’agriculture bio les clefs de l’avenir. Les intervenants ont dénoncé le green-washing (lavage en vert en français, méthode commerciale ou politique trompeuse utilisant l’écologie comme argument de séduction auprès du public NDLR) ainsi que la confusion volontaire des politiques entre le local et le bio. Consommer local si ce n’est pas bio n’est pas meilleur pour la santé.
Pratiquer l’agriculture bio et uniquement la bio n’est pas une utopie, martèle un des intervenants, l’expérience montre que c’est possible et que ça marche. Oui on peut nourrir la planète en produisant bio, a contrario de l’argument fallacieux brandi par les « conventionnels ». Les pratiques bio sont frappées au coin du bon sens et du respect de la nature. L’agriculture s’est passée pendant des millénaires des produits de synthèse, imposés depuis à peine quelques décennies par des lobbies des géants industriels agrochimiques pour lesquels le profit passe avant l’humain.
Pour faire bouger les curseurs, il faudra selon les participants s’appuyer sur la société civile en faisant évoluer les mentalités par l’information et l’action, mobiliser un large réseau d’acteurs, s’aider des structures associatives et institutionnelles favorables afin que les politiques agricoles opèrent un vrai changement. Déterminés et réalistes, le collectif conclut : « Derrière le nuage empoisonné, se profile l’espoir… »