La consternation, l’incompréhension, se sont abattues sur les parents de 4 petits élèves en CM2 à l’école élémentaire La Gardette à Boulogne sur Gesse. Paulin, Quentin, Léo et Léïa, habitent les villages tout proches de Sédeilhac, Thermes-Magnoac (65) et Lalanne Magnoac (65), distants respectivement de 19 km, 3 km et 5 km. Le collège Charles Suran, bien que n’étant pas l’établissement de secteur pour ces élèves, devait les accueillir en 6ème, sur dérogation dûment motivée et argumentée. Or les parents ont appris, le 8 juin, que cette dérogation leur était refusée par les services de l’Éducation Nationale. Sans autre explication.
Stupéfaction générale au sein des familles, car cette dérogation est accordée pour des situations identiques depuis fort longtemps sans aucun problème. Les dossiers d’inscription étaient prêts, la journée d’intégration au collège accomplie, et la douche froide : la dérogation est refusée.
« Il faut bien comprendre, martèle une des mamans, traduisant le désespoir des familles concernées, que nous ne demandons pas une dérogation par plaisir. Nous ne pouvons pas faire autrement. Nos obligations de travail, de garde, de trajets, nous imposent de nous organiser ainsi. Nous sommes dans une situation inextricable, nous ne savons pas comment nous allons faire si nous n’avons pas la possibilité de mettre nos enfants au collège de Boulogne. Nous ne voulons ni ne pouvons les envoyer ailleurs, en l’occurrence Montréjeau ou Trie-sur-Baïse. » De plus, outre les contraintes d’horaires, les trajets très longs, la fatigue, le stress, les enfants seront séparés de leurs amis connus depuis la maternelle avec lesquels ils partagent leurs activités scolaires et sportives, de leurs frères et sœurs déjà au collège, sans parler de l’impossibilité d’intégrer la section APPN proposé par le collège Charles Suran…
Un recours officiel a été aussitôt formulé par les parents auprès des services compétents de l’Éducation Nationale. Un mail automatique leur a fait savoir que début juillet ils auraient une réponse. Toutefois, si pendant deux mois ils n’ont pas de retour, le refus sera considéré comme acquis.
L’angoisse des parents est donc à son comble et leur détermination reste entière. Les témoignages de soutien affluent de partout. D’autant plus que c’est un précédent qui risque de se reproduire. Des élus et des personnalités politiques ont été contactés pour appuyer la démarche, le sénateur Pierre Medevielle, la conseillère départementale Céline Laurenties, Michel Pélieu président du Conseil départemental 65, le président du CD 31 sera prévenu sous peu. Malgré de nombreux contacts, les parents n’ont pu obtenir une rencontre avec l’Académie. Une pétition est proposée sur les réseaux sociaux, elle a déjà recueilli plus d’une cinquantaine de signatures. Une banderole est accrochée à l’école primaire et une manifestation est prévue au marché mercredi 21 juin.
Le refus des dérogations soulève chez les familles un questionnement à propos des effectifs du collège et d’une potentielle fermeture de classe. Quatre élèves de plus pourraient selon eux contrecarrer cette hypothèse… Et quid du bien-être des enfants, qui ressentent l’angoisse parentale et s’effraient de ce qui les attend si le refus est entériné ? Les parents n’espèrent qu’une chose, que leur choix soit respecté, que le bons sens et l’humanité l’emportent pour que leurs enfants vivent leur vie d’élèves de façon épanouie et gratifiante, à Boulogne sur Gesse. Ils vont tout faire pour y arriver. Affaire à suivre.
