Hommage à Claude Soucasse
Claude vient de nous quitter des suites d’une longue maladie qui n’aura pas duré pourtant bien longtemps. Il s’est éteint mais son esprit tourne toujours au-dessus de la ville cité de Rieux Volvestre à l’instar du Papogay dont il aimait tant les traditions.
Il y a dans chaque village un individu dont on dit qu’il est la mémoire vivante. Claude faisait partie de cette caste-là, la caste des seigneurs qui ont la clé du temps accroché à leur ceinture de vie.
On parlera désormais de lui à l’imparfait mais nos cœurs resteront au présent. Il aimait viscéralement Rieux Volvestre et rouspétait parfois parce qu’il aurait aimé que l’on aille plus loin dans la mise en valeur du patrimoine. Ancien président de l’association TSE (Théâtre s’envole) il rêvait de toutes ses forces de la restauration du théâtre à l’italienne, un joyau abîmé et cachée dans la forteresse de la Tourasse. Il avait même promis d’aller à Lourdes sur les genoux en cas de restauration. Sa manière à lui de dire qu’il n’y croyait pas trop vu l’étendue et la complexité du chantier.
Ce septuagénaire avait été le dernier meunier du moulin de Rieux Volvestre qui avait du fermer ses portes sacrifié sur l’autel de la rentabilité. Il en connaissait chaque recoin qu’il aimait à faire visiter avant son changement de destination. Ce nostalgique du temps jadis aimait les choses simples du monde d’avant. Il ne comprenait pas toujours ce modernisme où tout va trop vite avec des relations humaines trop superficielles. Il aimait l’échange, la confrontation, il aimait les gens vrais et sincères ayant trop eu à connaître les autres. Il avait le culte de l’amitié j’allais presque dire de la fraternité.
Rieux Volvestre pleure son Claude que l’on pensait éternel. La tristesse plane sur la cathédrale de Rieux et dans le méandre de l’Arize. Une part de son histoire vient de rejoindre l’architecte universel. Au pied du mat le 5 mai 2024, les arquierots du Papogay baisseront leurs arcs, béret à la main. Pendant une minute ils penseront à Claude et à l’histoire de ce meunier qui était un grand qui passait pourtant inaperçu dans l’humilité de sa vie simple mis ô combien riche.
Repose en paix Claude, Rieux va t’accompagner ces jours prochains vers ta dernière demeure avec toute la déférence que tu mérites. La rédaction de Petite République s’associe au deuil et présente toutes ses sincères condoléances à la famille éprouvée.