FÊTE DU SOLSTICE D’ÉTÉ 2023
LE BILAN DES ACTIONS D’ETH OSTAU COMENGÉS
Du 20 mai au 1er juillet, dans le cadre du festival Total festum, initié par la Région Occitanie, l’association Eth Ostau Comengés a multiplié les actions auprès des écoles et des habitants du Comminges, de la Neste, de la Barousse et du Couserans, à l’occasion de la fête du solstice d’été. Rencontre avec son président, Jean-Paul Ferré.
Pourquoi Eth Ostau Comengés s’intéresse-t-il à cette tradition ?
Nous voulons sauvegarder et revitaliser notre patrimoine culturel immatériel. Celui-ci s’articule autour de notre langue, l’occitan, dans sa variété gasconne, et aussi de toutes les coutumes et savoir-faire de notre territoire. Parmi les fêtes traditionnelles, la célébration du solstice d’été est la fête collective la plus importante des Pyrénées. Dans 35 communes du Luchonnais et de la Barousse, elle est inscrite sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. C’est une reconnaissance extrêmement prestigieuse.
Concrètement, en quoi consiste votre travail ?
Nous recherchons des documents anciens, nous recueillons des témoignages, nous prenons des photographies des hars et halhars (termes gascons qu’il convient de préférer au mot français « brandons »), nous intervenons dans les écoles pour présenter notre exposition sur la Sent Joan et animer des médiations sur les sons primitifs qui accompagnent le feu et nous organisons des conférences et des ateliers en direction des habitants, des communes, des comités des fêtes. Depuis la reconnaissance par l’UNESCO en 2015, nous constatons que quelques organisateurs cherchent à copier les traditions d’autres territoires, voire à inventer de nouvelles pratiques « hors-sol ». Certains ont même recours à du douglas qui n’est pas vraiment une essence locale… Pourtant, même dans les communes situées en dehors du périmètre UNESCO, les traditions sont tout autant dignes d’intérêt, si elles sont correctement étudiées, comprises et relancées.
Quel est le bilan de l’édition 2023 ?
Nous avons couvert un vaste territoire à travers le Comminges (Arbas, Latoue, Aurignac, Francon, Salles-et-Pratviel, Artigue), les Hautes-Pyrénées (Aventignan, Ferrère) et l’Ariège (Saint-Lizier, Saint-Girons) en organisant sept conférences et en intervenant auprès de huit écoles. Nous avons beaucoup appris sur la Sent Joan lors des enquêtes de terrain que nous avons menées en amont des conférences et lors des échanges avec les élèves et le public. Nous avons aussi animé des ateliers de fabrication et de manipulation de halhas, ces petites torches de bois que l’on allume ath har et que l’on fait tournoyer à côté du feu principal, à la demande du comité des fêtes de Salles-et-Pratviel et du groupe Biroussan. Nous sommes ravis d’avoir pu mettre en place ces partenariats qui démontrent que les organisateurs cherchent de plus en plus à donner du sens à leur fête du solstice en se réappropriant des pratiques oubliées. Pour l’édition 2024, nous nous tenons dès à présent à la disposition des organisateurs pour les conseiller et les accompagner.