Petit village du Volvestre de 2350 habitants, Saint Sulpice sur Lèze consacre, d’une manière très rituélique, la convivialité, la bonne humeur et la joie de vivre. A la baguette de chef d’orchestre Madame le Maire Sylvette CONDIS qui impulse, coordonne, délégue et participe dès que cela est possible comme pour cette soirée de cassoulet. Dans ce temple où le rugby est religion on a le sens du groupe, de l’équipe et de la fête intergénérationnelle.
On a pu se rendre compte de tout cela à l’occasion de la fête du village en général et du cassoulet traditionnel en particulier. La canicule ou le mauvais temps ne sont que des péripéties, des épiphénomènes.
Le comité des fêtes dirigé par un chef sioux à l’accent du sud ouest est une riche pépinière composée des jeunes du village qu’ils soient rugbymen ou pas. Ça respire l’engagement et l’attachement à son village. Leur joie de vivre nous invite à la fête. La chenille qui n’a pas manqué de surgir est composée de jeunes de 7 à 77 ans sinon plus visiblement. Tout un ensemble qui veut communier et participer à cette cohésion que l’on peut nommer pompeusement « Le vivre ensemble ». Ici on vit en unité et les clans sont restés à la porte du tipi aime à dire notre chef sioux.
Au milieu d’une table, une vieille dame qui frise les 100 ans est bien installée. Elle tape des mains et prend plaisir à chanter. Un défilé de jeunes et de moins jeunes viennent la saluer et l’embrasser comme si elle faisait partie de la famille mais peut-être que c’est cela la famille d’ailleurs.
Des centaines de personnes ont tenu malgré le temps incertain à venir assister à cette cérémonie que l’on appelle « Le cassoulet » On rajoute des tables même dehors car les derniers inscrits arrivent en nombre. On se sourit, on se regarde, on se parle, on se reconnaît, je dirai même on s’aime.
Grace au talent du trio magique des « cigales » qui mettent le feu, on chante, on bouge son corps, on frappe des mains, on monte sur les bancs même les plus vieux qui risquent à tout moment de virer de bord mais Saint Sulpice veille à moins que ce soit Saint Emilion présent sur certaines tables. On consomme sans aucune modération le partage et le bonheur d’être ensemble. On oublie tout, même la guerre, l’inflation et ces politiques nationaux qui nous assomment avec leur vision jacobine qui ne comprennent décidément rien au monde rural qui ne se laissera pas mourir.
A la fin du repas, les personnes âgées qui n’avaient pu participer attendaient aux portes de la salle. Les tables se sont écartées et le bal musette animé par l’orchestre de Serges Vergnes a commencé avec tous ses codes traditionnels. Un vrai air d’autrefois et des fêtes comme d’antan qui font plaisir à voir.
Il fait bon vivre à Saint Sulpice sur Lèze. Juste un détail : le cassoulet était excellent