Sept apprentis vanniers se sont rassemblés autour de Patricia Brangeon, spécialiste de la vannerie sauvage, sur le parvis de la maison forestière de l’arboretum de Cardeilhac, pour un stage de deux jours. La vannerie sauvage utilise non pas de l’osier cultivé mais des lianes végétales prélevées dans la nature. Clématite, lierre, ronce, chèvrefeuille, houblon, saule, massette, glycine, noisetier, vigne, jonc, etc., récoltés au cours de balades, servent à fabriquer des paniers, des chapeaux, des corbeilles, des cabas, et autres objets utiles et décoratifs. Les tiges sont utilisées le plus souvent en vert, mais certaines matières peuvent être séchées puis remouillées.
« On ne procède pas comme habituellement, explique Patricia tout en guidant le travail de ses stagiaires, le démarrage n’est pas un croisillon mais un cercle ou deux, qui donnent l’ossature en fonction de l’objet qu’on veut fabriquer. » Ensuite on entortille les tiges souples, on fait des mailles, on passe et on repasse dans les boucles pour garnir au mieux et donner la forme adéquate, de façon libre.
Un beau jour, à la croisée des chemins de sa vie, Patricia a décidé de tourner la page et s’est consacrée à cette passion d’enfance. Elle a ouvert son atelier de Cazaunous, près d’Aspet. « Je me suis formée à Angers auprès d’une vannière traditionnelle, puis à Villaines-les-Rochers en Indre-et-Loire. Puis j’ai découvert la vannerie sauvage et c’est devenu une évidence. » Pour la liberté qu’elle laisse à l’artisan, le rapport à la nature, au fait de trouver soi-même les matériaux au détour des sentiers forestiers, selon les saisons.
Elle organise des stages dans toute la France et a écrit plusieurs ouvrages sur son art. « J’aime les végétaux que je travaille, mais j’ai une préférence pour le jonc, que j’adore pour sa douceur sensuelle qui rappelle la peau, sa souplesse, son odeur d’herbe sèche. »
Les stagiaires très concentrés sur leur ouvrage s’enthousiasment pour cette activité, certains débutants et d’autres déjà formés. Et si les paniers ne sont pas tout à fait symétriques, ce n’est pas important, au contraire, c’est un charme supplémentaire et bucolique, qui donne toute sa valeur à la vannerie sauvage.