Saman : Rencontre avec l’artiste plasticienne Janet Meester

Janet Meester, artiste plasticienne néerlandaise, en résidence chez le peintre Bert WIls et Nathalie Le More à Saman.
Janet Meester, artiste plasticienne néerlandaise, en résidence chez le peintre Bert WIls et Nathalie Le More à Saman.

En résidence d’artiste à Saman pendant trois semaines au mois de septembre, chez le peintre Bert Wils et sa compagne Nathalie Le More, Janet Meester a savouré cette bulle spatiotemporelle enchantée. Née en 1960 Janet Meester a étudié l’histoire de l’art et la philosophie avant d’entrer aux Beaux-Arts pour être artiste plasticienne.

En bonne Néerlandaise, elle a découvert et sillonné la contrée en vélo, à la recherche de sensations et d’impressions qui l’ont grandement inspirée.

Dans son atelier, Janet agence des installations artistiques et se sert de la photographie et de la peinture comme support de création. « Mon travail naît d’une enquête visuelle et philosophique sur l’espace poétique : l’espace dans lequel, grâce aux propriétés de l’œuvre d’art, le vide peut être vécu comme une réalité vitale. »

Captivante artiste que Janet Meester, qui inlassablement recherche à travers ses œuvres, les interactions entre la nature, sa représentation sublimée et l’observateur, pour aboutir à la quintessence du silence méditatif. Sur ses grandes toiles monochromes, la lumière qui fait mouvoir la couleur et les formes des éléments de nature, l’agencement symétrique et la délimitation volontaire dans l’espace, créent un ensemble signifiant, qui amène le spectateur à l’appropriation intellectuelle de la création, jusqu’au silence originel. Les émotions suscitées par les œuvres de Janet appartiennent en propre à chaque spectateur, dont la singularité intrinsèque détermine la relation à l’œuvre, qui n’est pas une simple représentation mais une évocation.

Certaines créations nécessitent un temps de réflexion et de maturation plus long. L’artiste restitue de façon stratigraphique ses impressions visuelles, intellectuelles, enrichies de ses rémanences intuitives. D’autres fois l’œuvre est plus spontanée et directe, toujours à partir des éléments de la nature, concrets ou intellectualisés.

« Pour moi le paysage pur et nu correspond à une réalité existentielle que j’essaie de fixer sur la toile. » Les techniques utilisées participent à ce travail, par exemple pas de pinceau mais des chiffons pour appliquer la peinture. Ici, comme en Grèce où elle a séjourné, l’artiste s’est inspirée des montagnes pyrénéennes, masses minérales moulées sur l’azur dont l’originelle pureté lui parle. « Par l’œuvre d’art, il faut arriver à retrouver ce silence introspectif qui permet d’atteindre l’essentiel. Abolir la distance que crée la représentation pour entrer dans le cœur de l’œuvre, c’est toute ma quête. »

La langue a un rôle à jouer dans cette recherche, et Janet Meester le sait car elle écrit sur l’art. Là aussi elle tend à dépasser l’obstacle de la description, pour aller au-delà des mots, vers le sens ultime, vers le silence. « En tant qu’historienne de l’art, j’ai appris à analyser et à formuler, en tant qu’artiste plasticien, je comprends le métier de l’intérieur. J’accompagne les artistes dans la formulation et l’approfondissement du contenu de leur travail et dans l’écriture de leur propre texte. Je donne également des cours, des conférences et des ateliers sur la connexion du langage aux images. »

De retour dans son atelier néerlandais, Janet mettra à profit sa riche retraite pyrénéenne. La parenthèse samanaise chez Bert et Nathalie s’est profondément imprimée dans l’esprit et le cœur de Janet, qui assure avec son éclatant sourire, qu’elle reviendra.

https://janetmeester.nl

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