Pendant que la riposte armée d’Israël contre le Hamas palestinien s’organise, en réponse à la la barbarie perpétrée lors des attentats du 7 octobre, la communauté mondiale unanimement solidaire est toujours sous le choc. Le sénateur de la Haute-Garonne Pierre Medevielle, membre du groupe Les Indépendants République et Territoires, a des liens avec Tel-Aviv dans le cadre d’un groupe d’études franco-israélien. Il exprime son analyse politique de la situation.
« L’envahissement terrestre d’Israël est « dans les tuyaux » depuis longtemps, et hélas le Mal absolu vient de frapper.
Armé par l’Iran et l’aide internationale
Ça fait des années que des milliards sont envoyés en Palestine, en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, qui servent non pas à la construction d’hôpitaux et d’infrastructures utiles, mais financent le terrorisme. Comme ce qui se passe en partie sur le continent africain, une partie de l’argent envoyé pour le développement est détourné ou saboté. Car leur fonds de commerce c’est de maintenir les gens dans la misère pour en porter la faute sur Israël.
Israël qui comptait en 1948 (date de création de l’État d’Israël NDLR) 700 000 habitants et qui en compte 10 millions aujourd’hui, a prospéré de telle sorte qu’il peut faire pâlir d’envie nombre de pays européens. Il fournit du travail dans de nombreux secteurs économiques alors que le Hamas ne propose que misère, terrorisme et fanatisme religieux. »
Qu’en est-il des otages ?
« En lien avec le groupe d’amitié franco israélien j’ai eu des contacts avec Tel-Aviv au sujet des otages français*. Des amis au téléphone m’ont confirmé la sidération générale face à l’horreur, on repense aux heures les plus sombres de notre Histoire… On espère que tout se règlera au mieux pour tous les otages. La France évidemment n’a pas la main en l’occurrence, c’est la charge de Tsahal, l’armée israélienne, et du gouvernement d’union nationale actuellement formé. Le sauvetage de l’ensemble des otages se fera en parallèle s’il se peut se faire, mais rien ne modifiera le plan militaire. La réponse est extrêmement ferme, l’évacuation de la zone à Gaza a été ordonnée et je pense qu’il s’en suivra la destruction comme annoncé. L’Histoire est en marche.
Ce qui est désolant dans cette situation inextricable, c’est la souffrance de part et d’autre des populations.
Dans le cadre de notre groupe d’amitié franco-israélien, un voyage à Tel-Aviv a été envisagé dimanche dernier pour trois jours, afin de rencontrer les familles des otages. Finalement il a été jugé opportun de l’annuler, l’organisation des rapatriements étant déjà suffisamment compliquée pour ne pas en rajouter avec notre présence. Nous verrons dans un deuxième temps, en fonction de la situation militaire, comment nous pourrons agir. »
En France, comment envisagez-vous la suite ?
« Les gouvernements depuis longtemps refusent de faire l’amalgame entre islam et islam radical, ne devrait-on pas se poser des questions sur le sujet ? On ne peut plus supporter cette montée de haine, qui transparaît même sur les bancs de l’Assemblée Nationale. On connaît les prises de position irresponsables du groupe LFI en la matière, qui l’isolent dans la classe politique. Depuis une dizaine d’années on constate une recrudescence des actes antisémites perpétrés en France, concomitante de la montée de l’islamisme radical. Depuis des décennies les gouvernements qui se sont succédé ont peur de prendre des mesures coercitives fermes. On préfère allumer des bougies place de la République à Paris… Comme l’a exprimé le président Macron dans son discours on souhaiterait une solution diplomatique au conflit israélo-palestinien mais elle est actuellement inaudible et inenvisageable dans ce moment paroxysmique. »
Comment selon vous éviter l’escalade en France ?
« Il faut ouvrir les yeux et apporter des réponses très fermes : renforcement de la protection policière des synagogues, écoles et autres lieux ; perquisition des mosquées, on se souvient après les attentats du 13 novembre 2015 d’avoir trouvé dans certaines des caches d’armes ; continuer la dissolution des groupes et associations identifiés d’obédience islamiste, parmi d’autres mesures. Il faut enrayer le processus de radicalisation par des réponses fermes, sans pusillanimité. Nous devons aller beaucoup plus loin dans la réaction. Il est de notre devoir d’offrir à la communauté juive de France et d’Europe, la paix et la sécurité, c’est un des fondements de l’Union Européenne, paix et sécurité pour tous. »
Pour moi cet attentat intervient à un moment choisi, déterminé par au moins deux éléments importants. D’abord le rapprochement d’Israël avec l’Arabie Saoudite et la normalisation de leurs rapports, ce qui est inadmissible pour l’Iran ; ensuite l’accord signé au mois de mais avec le Liban, pour l’exploitation d’un gisement gazier en mer. Ce que n’acceptent ni le Hamas ni le Hezbollah libanais.
On ne le répètera jamais assez, la France est une terre d’accueil laïque, républicaine. Tous ceux qui veulent rester sur son sol, et les musulmans comme les autres, doivent se conformer aux lois et modes de vie de notre nation.
Devant l’ampleur ce terrible drame, toutes mes pensées vont au peuple israélien ainsi qu’aux Palestiniens innocents,. Il faudra bien un jour ou l’autre trouver une solution… »
*15 Français tués et 16 portés disparus selon le Quai d’Orsay, source TFI info. NDLR