En octobre 2017, nous avions relaté une opération humanitaire menée au Congo par l’association RESCOF qui comportait des commingeois. RESCOF (Réseau Éducation et Santé Communautaire Francophone), basée sur les valeurs chrétiennes, travaille pour la promotion d’un développement local intégral dans la francophonie. Une partie de ce même groupe est revenue pour aller à la rencontre des pygmées. Bruno, le responsable du groupe revient pour nous sur le contenu de ce séjour bien particulier…
Une équipe rodée en mission en …terre inconnue !
« Ça y est : l’heure du départ a sonné ! Cela fait plus d’un an et demi que la petite équipe médicale de l’association RESCOF International se prépare, avec Bruno, Laurent et Corinne les Commingeois, ainsi que Nancy et Judicaël les Toulousaines et Benjamin le Périgordin. Il a fallu prendre les contacts au Congo RDC, voir et revoir le calendrier, lever les fonds, collecter des médicaments et des appareils médicaux de base. Tout est prêt : les billets d’avion, les passeports avec les visas, les valises et les sacs à dos.
Les vols Toulouse-Bruxelles-Kinshasa se passent sans problème, puis c’est le vol Kinshasa-Kiri : 2 heures 20 au-dessus de l’épaisse forêt tropicale, traversée par de majestueux fleuves et rivières aux méandres compliqués. Nous sommes transportés par la Missionary Aviation Fellowship, une société privée qui possède 2 avions de 10 places et effectue souvent des vols de ce genre au-dessus de la jungle.
L’arrivée à Kiri, une petite ville de la province du Mai-Ndombé, se fait en fanfare : une chorale nous attend, les notables, la police et l’immigration sont massés au bord de la petite piste en latérite bien rouge, et nous devons serrer la main de tout ce petit monde, très honoré de voir arriver chez eux notre équipe de français. Puis avec l’unique voiture de la ville (hé oui, c’est une ville indemne de pollution !), nous sommes véhiculés jusqu’au guest-house qui va nous accueillir pendant ces 10 jours de mission ; c’est une vieille maison aux tôles percées (il nous faudra bouger les lits pour éviter les gouttières) et aux commodités très rustiques (eau du puit, toilettes et WC communs), avec beaucoup d’habitants non-humains (chauves-souris, blattes, scolopendres…). Mais on s’y fera !
Un marathon médical..
La publicité a été faite sur notre mission, et à notre arrivée au petit hôpital public local qui nous prête 4 salles pour notre mission, la foule est au rendez-vous. Cela va être 7 jours intenses de consultations médicales gratuites (au total plus de 700 personnes examinées), avec des Pygmées parfois venus de villages à 3 jours de marche. Des pathologies qu’on ne voit pas en France, beaucoup de cas de malaria, surtout chez les petits, et des carences dues à la faim : les Pygmées sont des chasseurs-pêcheurs-cueilleurs et leur régime alimentaire est très pauvre.
Nous aurons d’ailleurs l’occasion de partir en pirogue visiter un village à 1 heure de distance, et nous serons stupéfaits de voir le pauvre habitat des Pygmées : des huttes où toits et parois sont en feuilles, pas de puits, pas d’arbres fruitiers, pas de potagers… Et des dizaines d’enfants, apparemment sous alimentés et carencés…
Heureusement, pendant la mission médicale, un membre de notre équipe a pu apporter 4 jours de formation sur un développement des communautés basé sur leurs propres ressources ; 34 leaders y ont assisté et ont écrit un plan d’action pour faire sortir leur village du cycle de la pauvreté. Gageons que cela aura un fort impact pour les habitants. Rendez-vous est pris pour dans 2 ans… »