L’immuable commémoration du 11 novembre 1918 a donné lieu à une superbe cérémonie saint-gaudinoise pour saluer le centenaire de la Flamme de la Nation, allumée pour la première fois à Paris le 11 novembre 1923, sous l’Arc de Triomphe et sur la tombe du soldat inconnu, par celui qui était à l’époque ministre de la Guerre, André Maginot.
Cette flamme, à l’origine dite «Flamme du Souvenir» en hommage aux 1 400 000 soldats morts pour la France durant la «grande guerre» 1914-1918, est toujours restée allumée, même sous l’occupation allemande des années 1940. Un Comité de la Flamme a pour tâche de la raviver tous les soirs à 18h30, lors d’une cérémonie très strictement codifiée.
Depuis 2022, «la Flamme de la Nation, en provenance de l’Arc de Triomphe, est ravivée à Saint Gaudens à l’occasion des cérémonies du 8 mai, 14 juillet et 11 novembre» a rappelé le maitre de cérémonie Christian Monbrun dans son message d’ouverture de la commémoration. C’est Jean Baqué, né en mars 1921, combattant, résistant, vétéran de la seconde guerre mondiale et de la guerre d’Indochine, qui traditionnellement ravive la flamme sur l’esplanade de la Légion d’honneur.
Hommage à tous les soldats morts pour la France
En 1922, le Parlement avait institué le 11 novembre «fête nationale», avec la dénomination «Jour du Souvenir» pour honorer les soldats morts entre 1914 et 1918. Au fil du temps, cet hommage s’est logiquement étendu aux soldats qui ont péri pendant la seconde guerre mondiale et lors des conflits en Indochine, en Algérie ou pendant les opérations extérieures menées depuis.
Dans son message, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a écrit «Nous nous souvenons de ceux de 14, de ceux de 40 et de 44, de ceux de 1954 et de 1962, de ceux de 1983 ou de 2008 et de tous les autres. Nous nous souvenons de l’adjudant-chef Nicolas Latourte, du sergent-chef Baptiste Gauchot et du sergent-chef Nicolas Mazier, tous trois morts pour la France en 2023».
Cérémonie de commémoration et de transmission
Avec l’inéluctable disparition des anciens combattants, le 11 novembre, initialement jour du souvenir, devient une journée de transmission aux jeunes générations en unissant les ainés à leurs cadets qui ont pris une part active à la cérémonie ce 11 novembre 2023.
Les élèves du collège Didier Daurat et du collège Leclerc, de l’école primaire Sainte-Thérèse et du lycée professionnel agricole, ont été pour certains porte-drapeaux et pour d’autres porte-voix des soldats de 14-18 en lisant de touchantes lettres de «poilus».
Les scolaires ont assisté à la remise d’un diplôme d’honneur aux anciens militaires Bruno Trentin, Noël Gardien et Alain Mas. Diplôme décerné par Patricia Mirallès, secrétaire d’État auprès du ministre des Armées.
Ils ont aussi formé une chorale, avec les Chanteurs du Comminges, pour entonner le Chant de la Liberté et la Marseillaise sous la direction du chef de chœur Anne-Noëlle Bailly-Cazeneuve.
L’assistance était nombreuse pour accompagner ce passage de témoin qui s’insère dans la grande histoire patriotique locale et nationale.