Dans le cadre des réunions mensuelles de l’association Terracor au Bois des Houx de Montmaurin (siège de l’association), le président Charles Dugros et son équipe ont organisé dimanche 5 novembre une journée dédiée aux champignons. Y étaient conviés des membres de la Société Mycologique du Comminges.
Et quelle ne fut pas la surprise générale, au détour d’un sentier, d’apercevoir, accroché à une branche de noisetier, un champignon exotique des plus inattendus, le Favolascia Calocera. Le découvreur de cette variété de polypore venant d’Australie, et extrêmement rare en Europe, n’est autre que Charles Dugros lui-même. La trouvaille est de taille, car ce petit champignon orange est rarissime en France.
Xavier Besombes, expert mycologue présent sur les lieux, s’émerveille : « Bravo à Charles, qui a trouvé cet exemplaire lors de la cueillette du week-end, dans un bois de feuillus mixtes, avec chênes, faux acacias, frênes, noisetiers. C’est un champignon exotique qui vit en zone tropicale et plus particulièrement en Australie. Pourquoi est-il ici ? ce sont les hasards des pérégrinations internationales, les spores ont pu se retrouver dans des marchandises, etc., on ne sait pas. En 2015 Favolascia Calocera a été découvert pour la 1ère fois en Europe par un de mes confrères mycologues Robert Cazenave, à Séméac dans les Hautes-Pyrénées. »
Le Conservatoire de Botanique de Bagnères-de-Bigorre, qui comprend une section mycologique, a été informé de la découverte de Charles Dugros, découvreur du premier spécimen de cette espèce en Comminges.
Il faut respecter Favolescia Calocera et le laisser occuper sa place dans la biodiversité, il est très utile pour décomposer le bois mort et enrichir le sol en humus. Il n’est pas comestible. Si vous le trouvez, n’y touchez pas pour qu’il accomplisse sa mission de recyclage forestier.
Mr Besombes tient par ailleurs à faire passer un message très important : « En ce moment il y a des intoxications graves, en raison de la méconnaissance des gens à propos des champignons comestibles ou pas. Sont particulièrement pointées du doigts des applications d’identification sur les portables, qui ne sont pas fiables du tout. Il y a de plus en plus d’entrées dans les centres antipoison à cause d’erreurs d’identification dues à ces applications. Si vous avez des doutes, contactez la société de mycologie la plus proche de chez vous, et faites identifier formellement votre cueillette. »