L’ACCA de Melles a dû rengainer les fusils, les boucs et chèvres ayant été graciés par le juge du tribunal administratif.
Par arrêté municipal en date du 6 novembre 2023, Alban Dubois, maire de Melles ordonnait à l’ACCA locale la mise à mort de plusieurs dizaines boucs et chèvres sauvages se trouvant sur la commune. Il argumentait cet arrêté en disant que les bêtes en cause, en divagation, étaient devenues sauvages. Il considérait en outre que ces animaux représentaient un danger grave et immédiat pour les biens des habitants sur la commune, de nombreux dégâts depuis des années ayant été relevés, notamment occasionnés aux jardins, clôtures et véhicules. Aucune solution n’ayant été trouvée à ce jour pour ces animaux qui se trouvent à l’année dans un secteur inaccessible aux véhicules, il importait de prendre les mesures propres à faire cesser le danger, en procédant à leurs abattages.
C’était sans compter sans l’intervention de l’association One Voice qui a déposé un recours auprès du tribunal administratif de Toulouse.
Le 1er décembre, le juge du tribunal administratif de Toulouse a donné raison à l’association One Voice et a suspendu l’arrêté du maire autorisant la mise à mort de plusieurs dizaines de chèvres. Pour lui, les dégradations sur des murs en pierre et les rayures sur la carrosserie d’un véhicule sont mineures et l’imputabilité aux « caprins divagants » n’est nullement établie. Cette mise à mort n’est donc ni nécessaire, ni adaptée, ni proportionnée.
One Voice : « Une grande victoire pour tous ces animaux qui ne tomberont pas sous les balles des chasseurs. Et un message très clair envoyé aux maires : tuer des animaux ne constitue pas une solution, il est grand temps d’apprendre à cohabiter avec les autres êtres vivants ! … La loi autorise le maire à prendre des mesures pour remédier à la présence d’animaux « féroces et malfaisants ». C’est bien connu, les chèvres sont des animaux assoiffés de sang qui causent des dégâts absolument majeurs un peu partout en France. Difficile de rester sérieux devant une telle absurdité… »
Loin de Melles et des problématiques locales, l’association One Voice a mis fin à cet arrêté et les boucs et chèvres pourront continuer allégrement à commettre des désagréments. Y a-t-il une autre solution comme un fusil épidermique qui endormiraient les animaux ? Il faudra bien en trouver une car le troupeau va ne faire que croitre assurément par le nombre et les dégâts occasionnés.
Etre maire n’est pas un sacerdoce de tout repos.
Affaire à suivre