Depuis 2019, le projet de recherche participatif et pluridisciplinaire (repenser les COllectifs agricoles dans leur TERRitoire pour plus d’Autonomie) a été mis en place par l’INRAE, porté par l’unité DYNAFOR en partenariat avec des agriculteurs, les Acva de Boulogne et Aurignac, Chambre d’Agriculture, Conseil départemental, Syndicat de Rivière et d’autres acteurs du territoire.
Ce projet de grande ampleur s’articule autour de trois enjeux de société, l’autonomie comme levier de l’agroécologie (autogestion, liberté de choix des pratiques de culture) ; les collectifs agricoles (solidarité, échange, entraide) ; l’action sur les politiques agricoles publiques.
Il est mis en place sur le Nord-Comminges, terre rurale de polyculture élevage, où des essais de plein champ (couverts végétaux, semis direct, etc.) sont expérimentés par les agriculteurs partenaires et analysés collectivement sur le long terme.
A Saman, commune partenaire du projet, une journée technique pilotée par Caroline Mouille, chargée de communication, s’est déroulée mardi 5 décembre. Les scientifiques animateurs du projet, Floriane Clément, Daniel Alletto et plusieurs de leurs collègues, ont accompagné les agriculteurs sur une parcelle appartenant à Julien Lacroix, maire du village. Ont été observés les couverts végétaux mis en place pour la protection du sol contre l’érosion entre les cultures. Après la visite du champ, l’assemblée des agriculteurs et autres partenaires du projet se sont retrouvés dans la salle du foyer. La conférence du doctorant Alexandre Wojciechowski a démontré les interactions bénéfiques de ces couverts végétaux sur la biomasse, la qualité du sol, la fertilité, la lutte contre les adventices (plantes indésirables).
Un échange avec la salle et l’intervention de plusieurs cultivateurs ont permis de partager les expériences et les connaissances. A la fin de la rencontre, une collation amicale a prolongé ce moment convivial et instructif.
Le projet Coterra, ancré dans le territoire, est un outil de réflexion à la fois scientifique et pragmatique d’action et d’analyse, pour aider le monde agricole moderne à se libérer des diktats des politiques publiques souvent hors-sol et des structures officielles univoques. Pour aider à retrouver une gestion autonome et indépendance, la liberté de travailler dans le respect de l’environnement, avec des pratiques culturales intelligentes et fructueuses. Pour concevoir collectivement en lien avec les élus et les décideurs locaux, des systèmes agroécologiques résilients, justes et durables, adaptés aux territoires.