Milhas i Cantera chez Cyril à Saleich

à Saleich « Camin dera Honterréda »…

L’étable d’en « so de Larret » transformée par Cyril pour accueillir eths cantaïres de la Pastorala et d’ailleurs

Très beau moment de partage, organisé avec beaucoup de soins par Cyril, dans la grange du Grand-Père maternel. Très jeune, Cyril aidait ses grands parents, éleveurs de vaches laitières. André Ortet disparu en 2021 confectionnait le millas durant les mois d’hiver, à la ferme en « so de Larret« . Comme beaucoup de cette génération, André n’a pas cru bon de transmettre ses savoirs faires. Heureusement Cyril, en grand curieux, avide de savoirs, a su apprendre, mémoriser et aujourd’hui appliquer ces gestes. L’excuse en ce jour de Cantéra était donc la réalisation d’un « caudet de millas » et sa dégustation, après le partage du repas mêlé de chants et de musiques.

Le millas est un dessert typique du Sud-Ouest, d’Occitanie. Gâteau à la farine de maïs qui était réalisé, le plus souvent, lors des « hestas deth porc », (lors de la Tue Cochon) dans les premiers mois de l’année.

Millas vient de milh qui signifie millet. En effet, l’ancêtre de cette pâtisserie populaire, millassou était une bouillie au lait de millet consommée ici depuis l’Antiquité. Puis le maïs fut introduit en Europe au XVIème siècle et les paysans du Sud-Ouest l’utilisèrent abondamment pour se nourrir.

C’est le genre de gâteau paysan très simple, que nos grand-mères préparaient jadis.

Dans la pure tradition, le millàs ou milhàs simple mélange à l’origine de farine et d’eau, se cuisait longuement dans un chaudron en cuivre, tout en le remuant avec une « todeilha », ou « gaudiner », c’est-à-dire une partie tronquée, de buis (buch), de sapin (avet), ou de houx (agreu), bien droit auquel seront gardées des parties de branches en corole, ceci utilisé en guise de spatule. On mangeait le millas quand on tuait le cochon. Et il se consommait nature ou salé, en accompagnement des viandes et revenu dans la graisse de canard, ou de beurre.

Voici la recette traditionnelle du : millas ariégeois.

RECETTE :

Ingrédients

  • 160 g de farine de maïs, ce n’est ni de la maïzena, ni de la fécule de maïs, ni de la polenta, ni de la semoule de maïs ; elle se trouve aujourd’hui souvent
  • en magasin bio, au « vrac »
  • 40 g de farine de blé
  • sel
  • 1 litre de lait + eau
  • 75 g de sucre cristallisé
  • 25 g de beurre
  • 1 cuillère à café de bicarbonate
  • 1 cuillère à soupe de fleur d’oranger (arôme naturel)
  • Le zeste d’une orange
  • 1 petit verre à liqueur de gnole eau de vie et / ou du rhum

 

Dans un chaudron verser le Lait + eau et faire bouillir – Incorporer les farines et faire cuire env. 20′ tout en

remuant « attention » le tout ne doit pas accrocher en fond de chaudron.

Incorporer le sel – le beurre – le sucre – les zestes – Que cau tolhà tostem !! (Il faut remuer tout le temps) – Au dernier moment seulement versé l’alcool.

Une fois cuit et tout chaud étaler, 1,5cm d’épaisseur (parfois moins, au gout de chacun) le contenu du chaudron sur un drap préalablement soupoudré de farine. Le tout doit être placé dans un lieu frais et protégé des petits rongeurs (mirguettes). Vous n’aurez plu qu’à découper à volonté et besoins.

Portions à faire rissoler dans une poêle avec beurre et/ou huile 

Saupoudré de sucre semoule

– A servir bien chaud légèrement caramélisé

– Accompagné d’un verre de jus de pomme ou d’un vin blanc « Tariquet » ou autre.  

 

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