Une délégation du PCF Comminges a rencontré le sous-préfet de l’arrondissement de Saint Gaudens pour lui présenter un état des dysfonctionnements vécus et relevés par des usagers exaspérés sur la ligne SNCF Toulouse Pau.
La délégation de membres du PC Comminges, Virginie Viard, Charlotte Joubert, Corinne Marquerie et Jérôme Monamy, a été reçue par le sous préfet pendant une heure ce jeudi 21 février 2024. Virginie Viard, usagère de la ligne entre Saint Gaudens et Toulouse, lui a remis un texte de doléances signé par plus de 2000 passagers mécontents de la multiplicité des retards, des incidents, des problèmes sur les passages à niveau, et même des suppressions de train…
«Les défaillances sont de plus en plus nombreuses»
«Les défaillances sont de plus en plus nombreuses, souligne Corinne Marquerie. Nous avons rappelé l’importance de cette ligne Toulouse Pau. C’est la ligne la plus fréquentée de l’étoile toulousaine, avec 2 millions d’usagers par an, et sur laquelle SNCF Réseau a fait des investissements au rabais». Elle prend l’exemple du bloc automatique à permissivité restreinte qui gère l’espacement entre deux trains qui roulent dans le même sens : «il a été acheté d’occasion, en sachant qu’il était déficient».
Virginie Viard observe: «Auparavant il fallait 47 minutes entre Saint Gaudens et Toulouse. Aujourd’hui on met au minimum 52 minutes, quand ce n’est pas 1h20. Les retards sont quotidiens, quand les trains ne sont pas supprimés». Les passagers arrivent en retard à leurs rendez-vous ou au travail, et reviennent plus tard chez eux, quand ils ne sont pas livrés à eux-mêmes. Il est arrivé au maire de Gourdan-Polignan d’héberger en mairie des passagers sans autres solutions…
«Nous voulons pouvoir vivre dans le Comminges. On a besoin que le train fonctionne»
Tous expriment un sentiment d’abandon, voire de mépris. «Les commingeois font partie de la République à l’égal des autres citoyens assène Charlotte Joubert. Nous avons droit à l’accès à la mobilité, Nous voulons pouvoir vivre dans le Comminges et pouvoir aller travailler. On a besoin que le train fonctionne, que le service public marche. Sans oublier l’enjeu climatique où l’on nous demande d’être responsables et de moins prendre la voiture».
Jérôme Monamy, cheminot et conseiller régional insiste et interroge: «c’est un choix politique et de moyens financiers. Quelle volonté a l’État de développer le ferroviaire?».
«Nous avons demandé l’organisation d’une table ronde»
Corinne Marquerie: «Nous avons relayé auprès du sous préfet l’exaspération des usagers et cette ambition d’avoir un service public à la hauteur des besoins, avec des moyens pour mettre à niveau cette ligne. Nous avons demandé l’organisation d’une table ronde, ici, à Saint Gaudens, avec les responsables de SNCF Réseau, les syndicalistes, les élus locaux, et les usagers».
Le PCF Comminges veut transformer son initiative en démarche trans-partisane. Il va aller à la rencontre des élus locaux et demander audience au député: «Nous avons dit au sous-préfet que cela ne faisait que commencer».
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Le maire de Gourdan-Polignan Patrick Saulneron a été amené, il y a quelques mois, à recevoir en mairie des voyageurs livrés à aux mêmes: «un samedi après-midi de fortes chaleurs, le train étant en retard, une dizaine de voyageurs, certains âgés, n’ont pas pu prendre le car assurant la correspondance pour Bagnères de Luchon.
Ils se sont retrouvés sans possibilité de rentrer dans le hall de la gare, donc sans possibilité d’avoir un point d’eau, ni d’aller aux toilettes…Ce n’est pas normal que le hall soit fermé».
Patrick Saulneron a hébergé ces voyageurs en mairie, en attendant la correspondance suivante.
Suite à son intervention, «une climatisation a été installée dans le hall de la gare, mais le hall est toujours fermé…» constate-t-il. Nul doute que la SNCF reste confiante quant au respect des horaires pour garantir aux voyageurs la correspondance prévue…