Malgré toutes leurs bonnes volontés, les gendarmes du Volvestre n’ont pu endiguer une hausse de la délinquance générale évoluant dans des conditions difficiles et peu propice à la réussite.
C’est en présence des élus du Volvestre malheureusement peu nombreux et des retraités de la gendarmerie que le major Thierry Delpy commandant la communauté de brigades du Volvestre et le chef d’escadron Bernard Perrot commandant la
compagnie de Muret ont rendu compte de l’activité 2023.
Des statistiques qui sont le reflet d’une société qui va mal
Durant cette année, la communauté de brigades du Volvestre enregistre une augmentation de la délinquance générale de 8,49 % avec 1086 crimes et délits constatés. Tous les items sont en hausse avec des atteintes volontaires à l’intégrité physique qui progressent de 13,95 %, les atteintes aux biens de 5,98 % et les cambriolages de 20,69 %. Les interventions suivent le même mouvement (+ 9%) et sont les mêmes par rapport à 2022. L’accidentologie est égale, 12 accidents constatés, avec malheureusement une progression des victimes décédées ( + 2) bien que le nombre d’infractions relevées progresse (+ 11,72 %). L’activité judiciaire a eu pour tendance d’amplifier la charge des personnels, notamment sur les gardes à vues et de limiter la présence de voie publique, avec une hausse de la mission d’enquête judiciaire non proportionnelle aux faits constatés ayant un effet direct sur le taux d’élucidation (- 1,53 pt) et ce malgré l’engagement des militaires de la COB CARBONNE.
Le nombre de gardes à vue en 2023 a explosé avec une forte augmentation passant de 115 en 2022 à 182 en 2023. Cette augmentation s’explique en grande partie par l’accroissement des violences intra familiale et de la délinquance générale.
Des conditions difficiles et des problèmes d’effectif
Les gendarmes du Volvestre travaillent dans de mauvaises conditions depuis de nombreuses années sans qu’une solution pérenne n’ait été trouvée par la hiérarchie. Le regroupement de 4 brigades (Carbonne – Rieux- Montesquieu Volvestre, Saint Sulpice sur Lèze), phénomène extrêmement rare au niveau national, présente une réelle difficulté opérationnelle sur un immense territoire qui s’étend de Beaumont sur Lèze à Montbrun Bocage distant de 50 kms a minima ! Pour arranger les choses, dans une totale incompréhension et une source d’inquiétude pour les personnels et alors que l’activité et la délinquance ne cessent de croître, un personnel a été enlevé du tableau des effectifs le faisant passer de 25 à 26 et ce sans aucune explication ! On constate un turn-over depuis de nombreuses années qui voit partir un nombre important de sous-officiers expérimentés remplacés par des gendarmes à former même s’ils sont de très bonne volonté. Dans la fin de sa présentation, le major indiquant lui-même qui faisait valoir ses droits à la retraite au 31 décembre 2024.
Des élus interrogatifs et des solutions à trouver
Denis Turrel, président de la communauté de communes du Volvestre prenait la parole au nom de tous les élus du territoire. Après avoir remercié les gendarmes pour leur engagement dans un travail difficile vu les conditions actuelles et la parfaite collaboration avec la police municipale de Carbonne, il rappelait que la saisine du Préfet et du Général de gendarmerie n’avait donné aucun résultat significatif. Il allait être temps de passer à la vitesse supérieure si rien ne bougeait. Les habitants du Volvestre sont en droit de vivre en sécurité. Le logement vide à la brigade de Carbonne rappelle à chacun tous les jours, une situation anormale qui ne peut perdurer.
Toujours astreints au silence d’or, les gendarmes restaient très discrets sur leurs ressentis que l’on ne connaîtra pas mais que l’on imagine aisément. « La voix du silence fait bien souvent entendre celle de la réflexion et celle de la raison. » a dit le poète Jacques Nteka Bokolo. Il semble qu’il soit temps que l’on se penche avec beaucoup d’attention sur la modification de la communauté de brigades de gendarmerie du Volvestre et de la remise à niveau de ses effectifs.
Un petit déjeuner convivial attendait les participants pour faciliter les échanges informels.