Gyrophares pulsants, norias de camions et véhicules de secours, unités de pompiers spécialisés dans le sauvetage en décombres, équipes cynophiles, les rues de Boulogne sur Gesse ont connu une agitation hors du commun du mardi 16 avril au jeudi 18 avril non-stop. Ces manœuvres exceptionnelles, d’ampleur nationale, relayées par les SDIS départementaux sur cinq sites dans un périmètre de 50 km autour de Saint-Gaudens, avaient pour but former des stagiaires futurs chefs de sections, à gérer les secours lors d’un séisme. A Boulogne, les locaux inoccupés de l’ancienne maison de retraite ont servi de cadre aux exercices. Dès 20h mardi 16 avril, à la nuit tombée, les premières équipes de sauveteurs, harnachés de baudriers et de cordages, ont procédé aux recherches de victimes, personnes ou mannequins, simulant des blessés, emmurés, enfouis sous les « décombres ». A l’aide des chiens pisteurs, chaque victime était localisée et tous les moyens mis en œuvre pour l’extraire et la soigner. Une tyrolienne en a exfiltré plusieurs en quelques minutes, depuis le toit du bâtiment. A l’extérieur une cellule de prise en charge attendait pour les premiers soins avant évacuation virtuelle sur les centres hospitaliers. Toutes les cinq heures, les équipes se relayaient sans relâche.
Organisés de main de maître avec une précision d’horlogerie et un professionnalisme parfait, les exercices ont rassemblé près de 500 effectifs du SDIS et des casernes de la Haute-Garonne, ainsi que de 17 départements représentés et la principauté d’Andorre.
Le lieutenant-colonel Frédéric Vaucouleur, de l’Ecole d’application de la sécurité civile, supervisait l’ensemble des manœuvres : « Nous formons ainsi des sapeurs-pompiers à gérer et coordonner sur un même site de catastrophe naturelle plusieurs unités de sauvetage-déblaiement. Les zones peuvent être complètement ou partiellement détruites ou menaçant de s’effondrer, avec des personnes ensevelies et blessées. Il appartient à ces stagiaires d’évaluer les risques et d’apporter les réponses adéquates, d’organiser et de distribuer les rôles afin d’intervenir le plus rapidement et le plus efficacement possible. Plusieurs équipes spécialisées œuvrent ensemble, équipes médicales, secours en milieu périlleux, cynotechniques, … »
Ces manœuvres sont organisées deux fois par an, les prochaines se dérouleront à Limoges.
Christelle Junot, vétérinaire sapeur-pompier venue du Rhône, attachée au Service départemental et métropolitain d’incendie et de secours de Lyon, assurait le contrôle sanitaire opérationnel des chiens de décombres. « Je vérifie leur état avant, pendant et après les manœuvres. En cas de blessures, je suis là pour leur apporter les premiers secours, et si nécessaire les envoyer sur une structure vétérinaire locale. Avec mes collègues nous sommes répartis sur les cinq sites de manœuvres. » Vétérinaire libérale, Christelle est également maître-chien et chef de section cynotechnique et travaille en binôme avec un Groenendael nommé Raven.
Pendant trois jours, cette expérience remarquable a démontré, s’il en était besoin, l’impeccable savoir-faire et le dévouement sans limite des sauveteurs affrontant des catastrophes naturelles, au service des victimes. Et l’adage le dit, qui sauve une vie sauve le monde.