Jacques Montespan un héros de l’ ombre !
Christian Lacombe coprésident d’Histoire et Traditions Carbonnaises (HTC) nous raconte ces moments historiques.
« En ce quatre vingtième anniversaire de la libération de notre Pays, nous nous devons de parler de ces hommes oubliés, ces personnalités de l’ombre, qui n’ont pas trouvé leur place dans notre mémoire collective. Des héros de notre histoire disparus ou miraculeusement épargnés à qui nous devons notre liberté.
Une histoire locale qui, malgré les douleurs des évènements qui peuvent avoir divisé des familles, aujourd’hui nous rassemblent.
Le débarquement des alliés en Normandie , le 6 Juin 1944 va provoquer chez l’ennemi des réactions violentes .
L ’état major Allemand du groupe armé commandé par le général Johannès Blaskowitz est installé au nord de Toulouse à Rouffiac-Tolosan. Il est décidé à sécuriser les communications stratégiques entre le bassin Aquitain et Méditerranée.
Dès le 10 juin 44, les 600 hommes du 3°bataillon du 3° régiment de la Panzer division SS Das Reich reçoivent l’ordre de « nettoyage » vers les Pyrénées et le sud de Toulouse.
Le commandant SS, Helmout Schreiber, est responsables de ces opérations punitives, dont le massacre de Marsoulas qui fera 27 victimes civiles dont 6 femmes et 11 enfants .
Sur la route de Tarbes la terreur causée par ce raid SS, va continuer. Dans leur rapport , ils annonceront la mort de 325 ennemis .
Le vendredi 14 juillet 44 le Maquis de Cazères veut célébrer cette fête interdite afin de redonner l‘Espoir.
On défile à Carbonne, Cazères, Montesquieu Volvestre, à des heures différentes avec arrêt à tous les monuments aux morts. On hisse le drapeau tricolore à Rieux, à la tour d’Ausseing et sur les ruines du château fort de Roquefort. À Cazères on monte un grand drapeau à croix de Lorraine sur un mat, toute la journée des tracts seront divulgués.
Il est important d’évoquer l’action des réseaux de résistance qui, dès 1943, ont assuré jusqu’à Carbonne la livraison d’armes grâce à l’action des cheminots.
Les armes dissimulées dans des caisses métalliques de service étaient prises en compte à la gare Raynal par le service électrique de la SNCF et son directeur monsieur Bousquet.
L’ingénieur Henri Castagné du service électrique était chargé de l’acheminement jusqu’à Carbonne.
Le chef de Gare de Carbonne, Jacques Montespan réceptionnait et répartissait le matériel dans les divers groupes. Il ralentissait ou faisait repartir les convois en connaissance des heures et des endroit de sabotage. Malgré la menace, il retardera un convoi militaire.
Le 15 juillet suite à un accrochage,en plein centre de Rieux Volvestre entre le maquis de Cazères et un convoi Allemand, le maire Mathieu Lacombe, grâce à son courage et une action héroïque faisant don de sa personne, évitait le pire : l’exécution d’otages.
En août 44, la résistance faisait sauter 4 pylônes autour de la gare, entre les deux passages à niveaux de Carbonne bloquant ainsi toutes communications ferroviaires.
Face à la gare, le café de Paul Gouiric ( qui sera adjoint au Maire après la Libération) était le point de rencontre des FFI du maquis de Rieumes.
Le 19 août 44, le réseau du Fousseret avec Fernand Daydé et Jean Vidal assurent la réception des parachutages installése à Marignac Lasclare et dans la plaine de Gratens. L’ indicatif annonçant un parachutage était « Tartampion visite la Norvège ». On alimentait aussi le maquis de Betchat mais la traversée de Cazères était risquée. Le convoi était toujours précédé par un éclaireur en moto.
Le 20 aout, alors que les Allemands quittent Toulouse, Lucien Cassagne est abattu à l’angle de la rue Roquelaine et Boulevard de Strasbourg au sortir d’une réunion des Chefs de la Résistance .
Ce Carbonnais Conseiller Municipal, membre du Parti Socialiste, professeur de musique, est un exemple pour notre ville.
Beaucoup d’ autres actions héroïques sont à mettre au compte des mouvements de Résistance de Haute Garonne , elle unifiait celles et ceux qui se levaient pour s’opposer au nazisme et défendre tout ce qui fait notre Humanité.
