De nombreuses commémorations de la résistance en Comminges ont émaillé cet été 2024, à l’occasion du 80ème anniversaire de la Libération. Elles ont été suivies par un public de tous âges, avec la présence renouvelée et remarquée d’Anaïs, Hans, Hemma, Juline et Noémie.
Ces cinq élèves de terminale au lycée Paul Mathou sont les auteurs d’un travail collectif présenté dans le cadre du Concours National de la Résistance et de la Déportation ouvert chaque année (depuis 1961) à tous les lycéens de France. Un concours qui s’inscrit actuellement (et jusqu’en 2025) dans la célébration du 80ème anniversaire des combats de la Résistance, des débarquements, de la libération de la France, et finalement de la victoire sur la barbarie nazie.
Cinq lycéens à la recherche du capitaine Gesse
Anaïs, Hans, Hemma, Juline et Noémie ont concouru en se lançant pendant l’année scolaire sur les pas d’un emblématique héros de la résistance commingeoise, le capitaine Gabriel Gesse, nom de code «Blanchard», coordinateur et organisateur de l’armée des ombres dans le piémont des Pyrénées centrales.
De novembre 2023 à Mars 2024, ces candidats ont sollicité leurs professeurs Aymeric Duport, Yohan Rumeau et les représentants d’associations patriotiques René Autier, Jacques Simon. Ils se sont rendus sur des hauts-lieux de la résistance en Comminges, Campels, La Baderque, Marsoulas, le Portet d’Aspet, Saint Gaudens. Ils se sont répartis les tâches, ils ont partagé leurs découvertes et travaillé chacun à leur rythme mais en équipe.
Paroles de lycéens après la découverte d’un passé en risque de déshérence
«Nous ne pensions pas qu’il y avait une histoire aussi riche sur ce territoire pendant la seconde guerre mondiale» observe Noémie. «Nous avons découvert des évènements qui se sont déroulés chez nous, dans nos village» renchérit Anaïs. «Nous avons été très surpris de constater qu’il y avait si peu d’informations sur Gabriel Gesse, c’était très léger. On voit que cette histoire se meurt…» note Hans.
«Quand nous avons entendu parler de Gabriel Gesse pour la première fois nous avons été impressionnés. On ne pensait pas qu’un tel homme existait, s’étonne encore Noémie. C’est triste de constater que des personnes comme lui tombent dans l’oubli. Il ne faut pas seulement se souvenir de Jean Moulin, mais aussi de tous les autres».
«Je pense que je vais m’inscrire dans des associations, parce que je me suis rendue compte que cela me tenait à cœur qu’on ne les oublie pas» poursuit Noémie. Idem pour Anaïs sensible à «l’importance de transmettre, parce que l’on ne connait pas grand-chose, même sur notre propre commune». Hemma et Juline ont aussi apprécié de travailler sur l’histoire locale, «sous toute ses formes, même celle que l’on ne veut pas entendre, que cela soit bien ou mal. Il faut la connaitre» plaide et assène Juline.
Cinq lycéens qui ont découvert leur propre histoire, celle de leurs anciens
Tous les cinq ont présenté un document collectif, une carte interactive avec des capsules audios et vidéos, dont l’intérêt a retenu l’attention des instances régionales. La somme de leur travail a été transmise aux instances supérieures de ce concours national qui revitalise et perpétue dans l’esprit des nouvelles générations la mémoire des héros connus ou anonymes d’une terrible époque.
Anaïs, Hans, Hemma, Juline et Noémie se sont livrés à un travail de défrichage de leur propre histoire, celle des leurs, aujourd’hui disparus, qui les ont précédés sur ce territoire. Une prise de conscience appelée à nourrir leur réflexion de futurs étudiants et d’adultes.