Le musée archéologique de Montmaurin ne désemplissait pas samedi matin 31 août. Le public nombreux est venu assister à la restitution du travail de fouilles animée par Amélie Vialet, paléoanthropologue attachée au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Accueillie par le directeur du musée Pascal Giraudel et ses collaborateurs, la directrice des fouilles accompagnée de quelques-uns de ses étudiants, a détaillé les avancées du programme triennal d’investigation dont fait l’objet la grotte de Coupe-Gorge à Montmaurin.
Installée depuis le début du mois d’août sur le site, les scientifiques ont accompli leur cinquième campagne de fouilles dans la caverne qui fait partie d’un ensemble de cavités, dont on sait qu’elles ont été occupées à la fois par des grands prédateurs et des Hommes, à une époque entre Neandertal et Sapiens. Après la mandibule humaine découverte par Raoul Cammas dans l’excavation de la Niche au milieu du XIXème siècle, Coupe-Gorge a révélé un humérus humain mis au jour par Amélie Vialet en 2022.
Cet été, l’équipe a donc attaqué le niveau 3, plus ancien et riche de fossiles d’animaux, allant de la microfaune (oiseaux, mammifères, reptiles) aux cerfs, ours et autres grands prédateurs. A noter, les sédiments recueillis lors de la fouille du niveau 2 l’an dernier, triés pendant ce mois d’août sur place, ont révélé un fragment dentaire d’enfant, qui appartiendrait à Homo Sapiens. La datation précise sera déterminée en laboratoire au cours de l’étude de l’ensemble des fossiles collectés.
Dans la matinée, les vestiges découverts ont été exposés au public, coprolithes, pierres façonnées, bifaces, percuteurs, bouts d’os, de dents animales, bois de cervidés, griffes, etc. Toute la faune et son environnement, forêt, prairies, climat, combats, curées sauvages ou foyer paisible, s’animaient dans l’imagination des visiteurs, suspendus aux lèvres de la paléoanthropologue.
Une conférence sur l’ours des cavernes par Maxence et des illustrations réalisées par Léa, étudiants de l’équipe, ont complété les explications passionnantes d’Amélie Vialet. La Préhistoire comme si l’on y était…
Les scientifiques pluridisciplinaires du Muséum, secondés d’étudiants venus de diverses universités, accompliront l’an prochain leur sixième campagne de fouilles, avant de relancer un nouveau plan triennal, dont les financements dépendent du Ministère de la Culture et de ses services d’archéologie. Nul doute que l’importance des découvertes et les potentialités des sites justifieront la poursuite des recherches. Coupe-gorge reste une fenêtre ouverte sur les origines de l’occupation du territoire, pour mieux comprendre la longue marche de l’Humanité jusqu’à nos jours.