Enquête sur une nouvelle discipline le Bike Polo, une pratique sportive tonique ouverte à toutes et tous. Au Forum des Association à Salies du Salat.
Dans l’enceinte du Forum de Associations de la Communauté de Commune Cagire Garonne Salat, la journée fut marquée par une innovation porteuse d’une belle promesse de succès.
Entretien avec Olivier Minh : « Le Bike Polo, c’est comme le polo à cheval, mais à vélo. Ça existe depuis 1998. Ça nous est venu des Etats-Unis. Cette pratique a vu le jour à Seattle. Elle est arrivée en Europe en passant par Londres. En 2009 deux foyers ont émergé en France. Le premier a été importé par un grec Yorgo Tloupas depuis Londres sur Paris, et en parallèle une personne de la région Alexandre Masquia de Montesquieu Volvestre qui l’a importé de Manchester à Toulouse en 2009 ».
Vous avez commencé à pratiquer : « J’ai commencé le Bike Polo en 2010 à Toulouse. En 2011 j’ai déménagé dans le Comminges et continué à faire les allers-retours pour continuer cette nouvelle pratique durant une année, pour ensuite créer un club « Petites Pyrénées Plo-Club ». Nous avons aujourd’hui soixante dix adhérents. Nous avons beaucoup de gens qui nous soutiennent et nous encouragent parce-qu’au-delà du sport, hyper intéressant parce qu’il allie à la fois le vélo et un sport de raquettes ».
Qu’est-ce qui distingue cette pratique du cyclisme connu : « A la fois on pédale, ça fait respirer, ça fait du bien, et au niveau de l’esprit la structure est simplifiée. Il n’y a pas de fédération, nous n’en voulons pas. Nous voulons que cette pratique reste très démocratique et très populaire. L’adhésion à l’année c’est vingt cinq euros, on peut commencer avec un VTT trouvé sur le Bon-coin, un VTT non suspendu que l’on va trouver à vingt euros, soit un premier vélo pour commencer. Il n’y a pas de hiérarchie. Il n’y a pas de cours de Bike Polo. Il n’y a pas d’entraineur. Il n’y a pas de catégorie, le seul critère c’est la taille physique, on ne peut pas jouer avec des enfants qui sont trop petits, se retrouvant avec des vélos où les guidons des autres se trouveraient au niveau du visage. C’est un sport de contact qui s’apparente au hoquet sur glace ».
Comment s’organise cette nouvelle pratique : « Au niveau du fonctionnement c’est très horizontal. La transmission se fait directement des joueurs qui savent à ceux qui débutent. On organise des tournois, des petits tournois locaux, au niveau départemental, mais aussi au niveau national avec les pays qui pratiquent, y compris en Afrique où cette année, le premier tournois international a lieu au Caire. Ça se joue en Océanie, en Amérique du Sud, en Amérique du Nord. La diffusion se répand au travers des réseaux sociaux ».
Pourquoi le choix de fonctionnement horizontal : « Parce que je pense que l’on peut fonctionner en bonne intelligence, sans la verticalité administrative, avec une instance qui « chapotte » et qui va imposer des directives. Les accords sont vraiment collectifs. Nous organisons des championnats d’Europe et du Monde sur la base d’une bonne intelligence. Le Bike Polo est comme un micro-modèle de société. C’est mixte, il n’y a pas de catégorie d’âge ou de genre, la communauté LGBT est très présente dans le Bike Polo, à l’échelle internationale, à l’échelle locale, c’est ouvert à tout le monde. Nous ne sommes pas exclusifs sur la question du genre ».
Depuis quand pratiquez vous ce sport ? « Je joue depuis quatorze ans. Les règles du jeu évoluent, de plus en plus fluides pour que les filles puissent jouer avec les mêmes chances que les garçons, autrefois les contacts étaient un peu « bourrin ». Autrefois on pouvait aller au contact d’un joueur même s’il ne portait pas la balle. Aujourd’hui, c’est fini, les contacts sont autorisés, mais très règlementés. On oriente le jeu plus sur la vivacité, la vision du jeu, le jeu collectif ».
Comment se gère l’équilibre ? « On tient le guidon avec une seule main. Dès qu’on peut, on va poser les mains sur le guidon, même si à la main droite on a le maillet et que l’on ne peut pas vraiment tenir la poignée du guidon. Juste le fait de poser son maillet sur le guidon, ça stabilise, ça demande un peu de sens de l’équilibre et de dextérité, mais chacun a sa place, Par exemple les joueurs qui sont très agiles, qui viennent du vélo trial, vont faire des choses extraordinaires avec un vélo et pour d’autres ça va s’exprimer par une qualité dans la lecture du jeu, en ayant une très bonne distribution des balles, ou bien être excellent comme gardien dans les cages. Il n’y a pas de gardien attitré. C’est celui qui est au plus près va prendre les « gools ». Tout le monde à sa place, il n’y a pas de style imposé ».
La Communauté de Communes Cagire Garonne Salat est au travail pour construire un cours de Bike Polo dédié nous dit Olivier Minh