Le président de l’AJC 31 (Accompagnement Judiciaire Commingeois ) Yves Louis lance l’assemblée générale de l’entité en énonçant une question quasi existentielle : «Comment une association d’utilité publique, attachée au progrès social, au respect de l’état de droit, à une justice de proximité, à la solidarité, à la cohésion sociale, peut-elle encore subsister dans un contexte difficile?».
L’AJC est composée de bénévoles et de salariés, ces derniers au nombre de 7 garantissent un indispensable service public supplétif de l’institution judiciaire. Ils assurent des missions socio-judiciaires (des mesures d’alternative aux poursuites –accompagnement individuel, suivi de soins, stages de sensibilisation et de prévention–, des enquêtes sociales…), et aussi des missions d’aide aux victimes (soutien juridique, accompagnement social, psychologique et interventions d’urgences). Une diversité de travaux exigeante en termes d’organisation et de professionnalisation.
L’énormité de la tâche requiert, en sus des compétences efficientes, des moyens financiers correspondant aux missions déléguées qui font l’objet de 2 sources de financement. Les missions socio-judiciaires (enquêtes sociales, stages,…) sont rémunérées par diverses subventions et par l’institution judiciaire qui les diligente (selon un barème qui n’est pas réactualisé): leur nombre ayant diminué, le montant global des rémunérations a connu une baisse de 75 000 € entre 2022 et 2023.
Tandis que l’aide aux victimes, qui a vu son activité s’accroître de 70% en 2023, est financée par des subventions du ministère de la Justice. «L’aide aux victimes coûte 130 000 € par an, observe le trésorier Jean Esculié, la subvention est de 75 000 €. Il faudrait passer à 130 000 € d’ici 2026. J’espère que nous allons obtenir au moins 115 000 € en 2025».
«Nous devons avoir les moyens d’assurer ces nobles missions sans devoir quémander le moindre subside» requiert Yves Louis qui poursuit : «je remercie les communautés de communes: Cœur et Coteaux du Comminges, Cagire-Garonne-Salat et les Pyrénées Haut Garonnaises qui nous aident avec des subventions». Il regrette l’absence de soutien de Cœur de Garonne «malgré des faits délictueux en constante augmentation» sur son territoire.
Il semble pourtant que l’action déterminée, soutenue et essentielle de l’AJC dans le domaine pénal, civil, et de la sûreté, dans le domaine social et même humanitaire, devrait lui valoir, sur le ressort du tribunal judiciaire, le soutien conjoint et coordonné de toutes les collectivités territoriales, de l’État et de ses services déconcentrés, ceux de la Justice, de l’Intérieur… et des Solidarités !