Les Ultras de l’A64 : Dialogue et vigilance face à la Ministre de l’Agriculture Annie Genevard

Bertrand Loup, fondateur avec Jérôme Bayle et Joël Tournier, des Ultras de l'A64, mouvement des agriculteurs en colère.
Bertrand Loup, fondateur avec Jérôme Bayle et Joël Tournier, des Ultras de l'A64, mouvement des agriculteurs en colère.

Les Ultras de l’A64 ont mené en début d’année en Haute-Garonne un mouvement de protestation agricole, indépendant et apolitique, initié par Jérôme Bayle, Bertrand Loup et Joël Tournier. Engageant un bras de fer avec le précédent gouvernement, des centaines de tracteurs ont bloqué les axes routiers de la région, faisant florès en France et en Europe, exprimant la colère des agriculteurs exigeant de vivre de leur métier dans de meilleures conditions.

Face à la nouvelle Ministre de l’agriculture, Annie Genevard, les Ultras de l’A64 confirment leur position d’interlocuteurs majeurs, car la colère du monde agricole un temps occultée par les soubresauts politiques des derniers mois, n’est pas apaisée. Dans un contexte tendu, le projet de loi d’orientation agricole doit être selon le Premier Ministre Michel Barnier, « repris sans délai ».

Bertrand Loup, éleveur dans le canton de Boulogne-sur-Gesse, exprime au nom des Ultras la détermination des agriculteurs à faire entendre leurs revendications :

« Mme Genevard aura-t-elle un regard plus ouvert sur notre agriculture ? nous l’espérons et nous sommes prêts à engager un dialogue constructif. De graves crises secouent le monde agricole, particulièrement dans notre région, elles vont perdurer, qu’elles soient sanitaires, climatiques, économiques, environnementales… Ce que nous attendons de la Ministre c’est qu’elle défende notre souveraineté et notre capacité d’influence face à l’Europe, car tout se joue à ce niveau. Elle devra lutter sur plusieurs fronts très concrets, notamment le prix de l’énergie, car malgré des améliorations le carburant agricole est toujours trop cher en France ; l’harmonisation des règles européennes ; le déséquilibre et l’incohérence des aides publiques ; l’accord de libre-échange MERCOSUR (Marché commun du Cône sud, union douanière entre le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et l’Argentine ndlr) car les Italiens, les Espagnols et les Anglais font le forcing pour sa signature, qui sonnerait le glas de notre agriculture. »

Les Ultras sont prêts à travailler avec la Ministre et les différents acteurs dans le respect et l’ouverture, mais restent vigilants :

« Nous continuerons à défendre notre territoire comme on l’a toujours fait, avec l’Europe en ligne de mire, en lien avec des agriculteurs des pays voisins. L’objectif premier pour nous c’est que chaque agriculteur, quelle que soit la taille de l’exploitation, puisse produire et amener une valeur-ajoutée qui soit bien rémunérée par la société. En donnant du sens au métier et du bon sens à la politique. » Jérôme Bayle, porte-parole du mouvement, doit prochainement converser au téléphone avec Mme Genevard. « Nous avons confiance mais en cas de force majeure, assure Bertrand Loup, les blocages pourront et s’il faut monter à Bruxelles, on ira. »

 

 

 

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