Ce lundi 11 novembre 2024, un profond recueillement a imbibé une remarquable cérémonie mémorielle illuminée par l’évocation d’un évènement pointin exceptionnel lié à la fin de la 2ème guerre mondiale.
Le jeudi 17 août 1944, trois jeunes résistants de la onzième heure, inexpérimentés, ont tendu une embuscade irréfléchie à une patrouille allemande en déroute, tuant un officier ennemi avant de prendre la poudre d’escampette. Dans l’escarmouche, Hilaire Ajustron, pointin de 74 ans, avait reçu une balle perdue mortelle et les habitants du village se sont retrouvés livrés à eux-mêmes, exposés à d’inévitables représailles, telles que venait d’en connaitre Marsoulas dans les mêmes circonstances, au mois de juin précédent.
Quatre vingt ans plus tard, ce sont les enfants du village, élèves du professeur des écoles Sébastien Larre, qui ont fait revivre les évènements tragiques, sombres et lumineux, qui ont menacé puis épargné les habitants du village, sauvés par leur grandeur d’âme.
Alors que les soldats allemands repliés à Saint Gaudens préparaient un retour punitif, Sidonie Dufour, paroissienne fervente, s’est occupée à Pointis de la dépouille de l’officier allemand. Elle l’a veillé toute la nuit. Elle a prié avec le curé et préparé son inhumation prévue dans l’après-midi du lendemain, accompagnée par des habitants dont les écoliers ont rappelé les noms: Rémy Féraut, Louis Pouyfourcat, Pierre Grangé (fossoyeur), Ernest Batmalle (garde champêtre), Joseph Dupleich (conseiller municipal), Fernand Molle (maire-adjoint), Charles Marti (directeur de l’usine hydro-électrique), et d’autres sans doute…
Leur noblesse d’âme a sauvé tous les habitants, le village n’a pas été détruit : les allemands de retour, surpris du traitement respectueux accordé à leur compatriote mort, ont épargné le village et les villageois.
Ce 11 novembre 2024, une plaque commémorative a été dévoilée par un écolier de Pointis, pour que personne n’oublie ce moment de grâce où l’absurdité et l’atrocité de la guerre se sont effacées devant la reconnaissance réciproque d’une humanité transcendante.