Journée interprofessionnelle de l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes

Plus de 250 acteurs interprofessionnels se sont réunis le 28 novembre pour échanger sur la formation professionnelle pour mieux repérer les violences, notamment psychologiques, au sein du couple et pour mieux protéger les victimes et leurs enfants. À cette occasion, deux nouveaux outils de prévention ont été présentés. 

Cette 4ème journée interprofessionnelle de l’Observatoire des violences faites aux femmes en Haute-Garonne s’est tenue à l’École nationale de police Toulouse. Chaque année, elle réunit tous les experts et expertes engagés dans cette instance copilotée par la préfecture de la Haute-Garonne et le Département et dont l’objectif est de renforcer la prévention et d’améliorer le parcours de sorties des violences des victimes et de leurs enfants .

Près de 250 acteurs interprofessionnels (services de l’État, professionnels de la justice, du social, de la santé, forces de police, membres d’associations…) étaient présents. L’objectif ? Faire émerger une culture commune, coordonner les connaissances, les actions et les moyens dans la prévention et la lutte contre les violences envers les femmes dans le département. Aujourd’hui, le phénomène est mieux connu et les victimes se signalent davantage. Elles sont mieux repérées par les différents acteurs. En parallèle, leur prise en charge s’améliore.  En Haute Garonne, chaque année on dénombre 3 féminicides sur le territoire. Des chiffres constants depuis 2022.

Le président Sébastien Vincini était présent et a rappelé la priorité donnée par le Conseil départemental à ce sujet et l’importance de la mise en place d’une synergie entre tous les acteurs :

« Les violences sexistes et sexuelles sont le symptôme terrible d’une société où les inégalités entre les sexes structurent en profondeur nos comportements et nos imaginaires. Pour les combattre, mobilisons nous ! Cet ODVF31, c’est une opportunité pour notre Département de renforcer les partenariats entre les spécialistes de la question, en cumulant les forces. » Sébastien Vincini, président du Conseil départemental.

Lors de cette 4e journée, un accent particulier a été mis sur la montée en compétences des professionnels pour mieux repérer les violences au sein du couple et mieux protéger les victimes, avec notamment un focus sur les violences psychologiques . Une table-ronde a, par exemple, permis de croiser les regards sur les violences conjugales et la formation initiale des policiers et policières. Cet échange a été suivi par la présentation par l’adjudant de gendarmerie Thomas Leymarie, référent violences intra-familiales à la Maison de protection des familles des Hautes-Pyrénées, de son mémoire : « La violence psychologique au sein du couple : repérage et matérialisation par les forces de l’ordre ». La journée sera également marquée par la venue de la secrétaire générale de la Mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) et ancienne ministre Roxana Maracineanu, preuve de l’excellent repérage de l’Observatoire de Haute-Garonne au niveau national.

Violences – Faites un autre choix !

Deux nouveaux outils de prévention à destination des agresseurs conjugaux ont également été présentés lors de cette journée. Parce que prévenir les violences passe aussi par la sensibilisation des potentiels agresseurs, une carte « Violences – Faites-Un autre choix » a été produite, au sein de l’Observatoire, en collaboration avec la Préfecture, les services de police, la gendarmerie et le Centre de prise en charge des auteurs de violences (CPCA Occitanie Ouest).

Cet outil a été pensé dans un premier temps « par et pour » les forces de l’ordre qui le diffuseront lors d’interventions pour « différend familial », l’objectif étant de transmettre un message impactant et d’éviter l’escalade de la violence. Il existe très peu d’outils de communication en direction des agresseurs, aucun dans cette optique de prévention du passage à l’acte.

Les situations données en exemple ont été choisies car elles sont représentatives de celles rencontrées au quotidien par les forces de l’ordre. Les violences sont souvent banalisées par les agresseurs mais également par les victimes. Associer ces actes aux peines d’emprisonnement encourues vise à une prise conscience de leur gravité et de leurs conséquences. Les conseils « Bons réflexes » et l’orientation vers des services d’écoute et d’accompagnement permettent un autre choix que le passage à l’acte. Il s’agit donc d’une démarche innovante.

La carte auteur conçue par l’ODVF de Haute-Garonne en 2024

« MA violence a des conséquences ! »

Toujours à l’attention des garçons, les membres du Conseil départemental des jeunesses ont imaginé, de leur côté, une campagne de sensibilisation « MA violence a des conséquences ! » avec des affichettes interpellant les agresseurs sur les conséquences de leurs actes, articles du code pénal à l’appui.

Pour créer ces supports, les jeunes ont été accompagnés par la Mission Jeunesse du Département, avec la participation de l’Association Vivre Autrement ses Conflits et du Centre d’Information sur le Droit des Femmes et des Familles (CIDFF31). Ils seront positionnés dans les lieux d’accueils du public comme les Maisons des solidarités, Centre de santé sexuelle, etc.

Mots-clés :

Articles en relation :