Ciné Carbonne : Hommage à Charlie Hebdo

« Je ne veux plus y aller maman », le film du journaliste de Charlie Hebdo Antonio Fischetti en hommage à ses amis tués dans l’attentat de Charlie Hebdo.

Antonio Fischetti, journaliste à Charlie Hebdo depuis 1997, sera au cinéma Ciné Carbonne ce samedi 11 janvier pour présenter « Je ne veux plus y aller maman ».

Le film rend hommage à ses amis assassinés le 7 janvier 2015, en particulier la psychanalyste Elsa Cayat, et interroge la liberté d’expression, le sexe, la religion, le pouvoir des images, et bien plus encore.

Avec le décalage, l’ironie et l’humour qui caractérisent « l’esprit Charlie ».

Antonio Fischetti nous attend nombreux !
Antonio Fischetti nous attend nombreux !

Sauvé de l’attentat par… un enterrement

Ce matin du mercredi 7 janvier 2015, Antonio Fischetti, journaliste scientifique à Charlie Hebdo, n’assiste pas comme chaque semaine à la conférence de rédaction.

Il est à Saint-Loup-de-Varennes en Saône-et-Loire, à l’enterrement de sa tante, l’unique sœur de sa mère.

C’est là qu’il apprend qu’un terrible attentat vient de décimer la rédaction de Charlie. Ses camarades, ses mentors.

Parmi les victimes, la psychanalyste Elsa Cayat, son amie, la seule femme dans les douze personnes assassinées dans l’attaque de Charlie Hebdo.

Avec Elsa, Antonio Fischetti avait commencé un film au début des années 2000, devenu un livre écrit en commun en 2007 : Le désir et la putain (Albin Michel).

« Un bordel maitrisé »

Il s’est écoulé plus de vingt ans entre les premières images tournées avec Elsa Cayat et les dernières séquences, en compagnie notamment du psychanalyste Yann Diener, qui écrit aujourd’hui la chronique de psychanalyse dans Charlie.

Je ne veux plus y aller maman est construit comme un journal intime, et même un journal satirique intime. Dans « l’esprit Charlie », en somme.

C’est une déambulation foutraque et chaotique où la cohérence perce progressivement. « Un bordel maitrisé » selon l’auteur, « qui allie le sérieux au déconnant ».

Loin de tout narcissisme, Antonio Fischetti s’y met à nu, recolle les morceaux de sa propre histoire et de celle de l’hebdo satirique. Comme une thérapie pour s’arranger autant que possible avec son syndrome du survivant.

Et ainsi rendre un hommage vibrant aux victimes de l’attentat, et à Elsa.

En résulte un film bouleversant d’humanité et d’humilité.

Résumé du film

Antonio Fischetti est journaliste à Charlie, et le 7 janvier 2015 il échappe à l’attentat par la grâce d’un concours de circonstances saugrenues.

L’onde de choc passée, une introspection s’est imposée à lui pour redonner un sens à sa vie fragmentée par ce drame.

Parmi tous ses camarades assassinés, il y avait Elsa Cayat, la psychanalyste fantasque, qui tenait une rubrique dans le journal.

Ils avaient même commencé un film ensemble, sous forme d’entretiens. Guidé par les réminiscences de la parole d’Elsa, Antonio Fischetti revisite son histoire et les raisons de son engagement dans Charlie.

Son film est une quête à la fois sensible et décalée, questionnant le pouvoir des images et les ressorts du mot liberté.

Produit, distribué et cofinancé en Occitanie

Sorti le 11 décembre à Paris, le film commence son tour de France dans la région toulousaine et en Occitanie, où il a un fort ancrage.

Il a été bénéficié d’un financement de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée.

Le producteur, Philippe Bouychou, et sa société de production Les Films de la Boussole, sont à Perpignan.

Le distributeur, Aktis Cinéma, est à Toulouse.

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