Cagire Sans Usine à Aspet – Des professionnels de la forêt s’expriment et l’actualité de l’action anti-usine au Cap d’Arbon

Le maire d’Estadens a dû procéder mi-janvier au constat des infractions
Le maire d’Estadens a dû procéder mi-janvier au constat des infractions

Réunion publique de Cagire-Sans-Usine à Aspet – Actualité de l’action, exposé de la commission forêt et débat avec le public.

Ce fut 130 personnes qui ont rempli la salle du foyer rural à Aspet ce samedi 25 janvier malgré la pluie. Des habitants des environs venus chercher de l’information ont écouté avec attention les intervenants. Les moyens technologiques de sonorisation et de projection sur écran furent le cadre des exposés, avec une distribution des intervenants soignée. Les débats fournis furent de bonne tenue dans les échanges avec un public exigeant.

Un rappel sur la chronologie des actions qui ont été menées depuis la création du Collectif courant novembre a ouvert la séance, en rappelant en la circonstance: « Nous sommes étrangers à l’incident sur le chantier. Nous sommes contre la violence ! ». Le mode de fonctionnement est apparu comme très structuré, organisé en plusieurs commissions, juridique, la diffusion avec la population, les actions, le contact avec la presse, la TV et les radios, au plan régional et national avec le Monde, le journal Libération, France 3, TF1, France bleu. Pour les actions, la prochaine échéance sera le rendez vous avec le Sous-préfet pour la remise des pétitions.

Des professionnels de la Forêt sont intervenus pour exposer et démontrer les incohérences d’un tel projet selon leurs prospectives, notamment sur le caractère prétendument vertueux : « Il faut prendre en compte la globalité des émissions réelles : la pollution atmosphérique, une étude rectificative sur la question du bilan carbone, le bilan énergétique, le décalage avec la mission du PNR, le plan climat et les imprécisions sur les sources d’approvisionnement en déchets de bois de l’usine Cimaj ». Sur la question de la gestion de la forêt, il a été développé la nécessité et le rôle des taillis, des bois morts écoués au sol, le macrobiote écologique d’un milieu de vie dense et diversifié : « Certes le bois est une ressource renouvelable, mais il faut cinquante ans pour que la forêt se reconstitue », « La traction animale est le moyen effectif de pratiquer une sylviculture douce, mais décalée fatalement par rapport à l’exigence de régularité de la production d’un établissement industriel et sa logique financière ! ».

La nouveauté dans l’actualité des investigations du collectif sur l’usine du Cap d’Arbon : « La nouvelle est qu’une procédure juridique a été lancée en décembre 2024 pour faire stopper les travaux. Il s’avère que les travaux ont démarré dans l’illégalité. Ils ne doivent pas être entamés avant l’arrêté d’enregistrement de la préfecture comme le précise les codes de l’environnement et de l’urbanisme. Le maire d’Estadens a dû procéder mi-janvier au constat des infractions. Il faudra compter deux mois avant que cette procédure aboutisse.  Les travaux ne sont pas suspendus pour autant » a déclaré une des portes parole de la commission juridique comme surprise de ces lois qui ne sont pas appliquées dans la réalité.

Stéphane Duron, le président de l’Office du Tourisme démissionnaire est intervenu durant le débat: « Il y a une véritable incohérence de vouloir miser, d’investir  sur le tourisme depuis de nombreuses années et puis construire ensuite une usine au beau milieu du paysage ». Les échanges et les questions se sont enchainées sur la question de l’information dans la stratégie supposée de l’invisibilité irréprochable : « Ils l’ont dit et écrit, mais pourtant on ne l’a pas su ! », en référence aux quelques lignes du printemps 2023 présentant le projet dans le bulletin de la Communauté de Commune Cagire Garonne Salat. Il a été évoqué le décalage entre le fait du vote à l’unanimité lors de l’assemblé de la Com Com et la réalité de maires et des conseillers municipaux connus pour leur opposition à l’implantation de l’usine Cimaj, même au sein du Conseil municipal d’Estadens. L’argument en terme de conclusion exprimé par un membre du public: « Si le vote avait été fait à bulletin secret en connaissance de cause, le résultat en aurait été moins soviétique ! ». Les échanges se sont poursuivis dans la convivialité requise en la circonstance autour du partage d’un apéritif.

 

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