Une belle fin d’après midi square Lauret à Luchon
Les enfants de l’école maternelle « Les Eterlous » ont animé cette fin de journée en plein cœur de la ville. Avec leurs « grandes personnes » montrant leurs appris et leurs savoirs-faire en langue gasconne et dans les danses traditionnelles d’Occitanie. De très beaux moments où se sont retrouvés, parents, encadrants, touristes, skieurs. Il était possible de déguster une grande variété de gâteaux, boire un bon chocolat chaud, préparés par les parents. Mathilde directrice de l’école a prêté sa voix. Mathieu professeur d’occitan, quant à lui a fait dansé, avec son accordéon, tout ce jeune monde. Tout deux aidés de Marie-Claude, Romane, Naomi, Angélina, ATSM à l’école des Eterlous.
Des bruits de couloirs, ou plutôt de vallée, courent : l’existence de la section « billingue » serait mise à mal par les gestionnaires, en haut lieu, de l’instruction académique de nos enfants. Bernat Arrous, grand défenseur de la langue occitane, amoureux de la culture gasconne envoi un message.
Sense leishar d’èster eths de qui èm ! « En restant ce que nous sommes ! »
Bernat Arrous professeur d’occitan à Tarbes : « Ces dernières années, il s’est produit un petit miracle à Luchon sans que personne n’y prête vraiment attention.
Pour la première fois depuis longtemps, grâce à l’admirable et inébranlable combattivité de Mathilde, grâce à la bienveillante détermination et aux multiples talents de Mathieu, des mots de gascon ont à nouveau fleuri sur les lèvres des enfants. Pour la première fois depuis des années, on a pu entendre de petits Luchonnais parler, chanter de tout leur cœur, dans la langue de leurs ancêtres.
Ce n’est pas du folklore. Ce n’est pas une fantaisie. Ce n’est surtout pas du passéisme. C’est l’avenir de notre vallée, notre capacité à embrasser le futur tout en restant ce que nous sommes, qui se jouent là. Tous les jours, à l’école des Éterlous («eths crabòts» ou «eths sarriats » en gascon). De l’autre côté du Portillon, chez nos frères du Val d’Aran, cette même langue est une langue officielle.
Mais cette renaissance est fragile. Comme nous avons pu le voir récemment dans les Hautes-Pyrénées, en ces temps de restrictions budgétaires, elle est à la merci des comptes – j’ai failli écrire des «contes» – d’apothicaire du premier agent-comptable venu.
J’espère que si la section bilingue des Éterlous est menacée un jour, tous les Luchonnais se lèveront pour la défendre. Énergiquement. Férocement.«
Témoignages. Souvenirs de ce mardi 11 février 2025 :