De la réquisition au retour
C’est une grande fierté pour le petit village de Cazac, il vient de se doter d’une nouvelle cloche, installée lundi 10 février, sur le clocher-mur de l’église. Elle vient enfin de prendre sa place aux côtés des deux autres cloches, dans l’espace resté vide depuis des décennies.
Ce projet d’envergure prend en effet ses racines dans l’Histoire. Pendant les périodes de guerre et notamment celle de 14-18, le patrimoine campanaire français fut décimé. Les cloches des villages étaient en réquisitionnées et décrochées de leur beffroi, pour la récupération du métal et la fabrication de munitions. Après la guerre, certaines ont été restituées et Cazac a récupéré deux de ses trois cloches. Mais voilà, une seule vous manque et tout est dépeuplé… Depuis longtemps la population de Cazac souhaitait voir une cloche compléter l’ensemble, et c’est maintenant chose faite.
Un projet d’envergure
Initié par Françoise Priault maire du village et son conseil, le projet a pris corps. La société Bodet Campanaire, en Normandie, a été contactée pour fondre la nouvelle cloche, procéder à sa livraison et son installation. Le saintier normand est l’un des deux derniers fondeurs en France à maîtriser ce savoir-faire ancestral.
« Ce fut un gros effort pour le village, reconnaît Mme Priault, le chantier a coûté autour de 25 000€, entièrement financé sur les fonds propres de la commune. C’est un acte fort de sauvegarde et d’entretien du patrimoine local. » Des réglages sont encore en cours et l’inauguration aura lieu dans le courant de l’année. Les habitants pourront à nouveau entendre le carillon automatique égrener les notes de l’Angélus à trois voix, rythme diurne millénaire cher à « celui qui croit au ciel et celui qui n’y croit pas. »
