Saint-Gaudens: l’hommage des commingeois reconnaissants à Jean Baqué

"Cette image de Jean ravivant la flamme du monument aux morts accompagné de collégiens restera à jamais gravé dans nos mémoires" (Marie-Cécile Barthet).

Les obsèques de Jean Baqué (1921-2025) ont attiré dans son village natal de Larcan nombre de ceux qui ont été marqués par sa présence. Elle demeure au-delà de la mort d’un homme dont l’existence même était une invitation au devoir de mémoire.

Résistant dans l’âme, il l’a été depuis sa plus tendre enfance, quand il écoutait sa famille évoquer les deuils et les malheurs de la guerre de 1914-1918, il le devint dans les faits lors de la seconde guerre mondiale face à l’oppression de l’envahisseur nazi ; et il le resta jusqu’à la fin de ses jours. A  103 ans, il était encore présent lors des cérémonies commémoratives, toujours debout, et aussi dans les établissements scolaires, toujours bienveillant, pour témoigner du passé et pour que les nouvelles générations n’oublient pas une histoire tragique.

Ce lundi 3 mars à Larcan, les représentants des associations patriotiques, des autorités civiles et militaires locales et départementales, étaient présents auprès de sa famille et de ses amis, pour lui rendre un hommage respectueux et reconnaissant. Ne doit-on pas à des hommes et à des femmes de la trempe de Jean Baqué d’être ce que nous sommes aujourd’hui? Jean Baqué dont la devise était «Impossible jamais». Il s’est battu, pour «recouvrer et conserver la liberté», disait-il.

«Par cette exemplarité et ses valeurs morales, il a été et restera un repère pour nous tous» a déclaré la présidente de la Société des Membres de la Légion d’Honneur Marie-Cécile Barthet qui a poursuivi «Jean, tu m’as souvent dit : j’ai eu beaucoup de chance dans ma vie. Mais la chance ne sourit qu’aux esprits préparés, disait Pasteur, et toi tu étais particulièrement bien préparé: tu étais volontaire, courageux, déterminé». En effet, il lui a bien fallu toutes ces qualités, et bien d’autres encore, pour provoquer le destin après son arrestation par la Gestapo en 1943, lors de son évasion moins d’une semaine plus tard, malgré la poursuite et les coups de feu tirés par un officier allemand. Non, ce n’était pas seulement de la chance.

«Tes lignes directrices étaient l’action et l’amitié, curieux de tout, passionné, généreux et si gentil» a ajouté Marie-Cécile Barthet. De retour en Comminges et installé à Saint-Gaudens depuis 1984, Jean Baqué s’est très activement investi dans la vie associative locale. Il a exercé la présidence des Chanteurs du Comminges, de 1998 jusqu’en 2016. Il avait alors 95 ans. Et il n’a cessé de s’intéresser à la vie de la cité. Ainsi, encore récemment il chérissait le souhait de voir naitre un musée de la Résistance dans sa ville.

«Merci Jean pour tout ce que tu nous as apporté» a conclu Marie-Cécile Barthet. Que dire de plus, quand les mots manquent ou ne suffisent pas à pleinement traduire l’indicible?

 

Lundi 3 mars 2025, obsèques de Jean Baqué, église de Larcan (31)

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