La commandante Cécile Charras-Dupont, cheffe d’Escadron de la Communauté de brigades de Gendarmerie de Saint-Gaudens, a dirigé avec le major Delhoste la réunion d’inspection des unités de Boulogne, L’Isle-en-Dodon et Aurignac. Alain Boubée maire de Boulogne, était l’hôte de cette rencontre vendredi matin 14 mars, pendant laquelle le major Delhoste a détaillé pour les élus présents, les bilans et statistiques des activités de la Gendarmerie en 2024.
La commandante s’est félicitée de la présence massive des élus, car précise-t-elle, c’est l’occasion d’échanger et d’aborder en direct les problématiques de sécurité, de délinquance ou de maintien de l’ordre auxquels ils sont confrontés.
Augmentation globale
Sur l’ensemble du Comminges en 2024, la communauté a géré 792 interventions, 38 de plus. Boulogne est en tête avec 399 interventions, suivie de l’Isle-en-Dodon 284 et d’Aurignac 231.
A peu près toutes les catégories ont connu une augmentation, 40 accidents corporels (+8), 37 accidents matériels (+6), 3 accidents de la route dont 2 mortels (+2), avec 10 blessés hospitalisés. Les cambriolages aussi ont augmenté, 58 (+10). Seules les violences conjugales enregistrent une légère baisse, 37 au lieu de 44 (-7), ainsi que les problèmes de voisinages et divagation d’animaux.
Les atteintes aux biens sont en hausse aussi, cambriolages de résidences secondaires et principales (sauf les cambriolages de locaux professionnels), et c’est Boulogne la plus impactée. Le major Delhoste revient à ce propos sur l’opportunité de mettre en place le protocole de vigilance citoyenne dans les quartiers, en partenariat avec les municipalités.
Quant aux atteintes à l’intégrité physique, 10 faits ont été portés en correctionnelle, 18 cas de violences conjugales et intrafamiliales (avec plusieurs gardes à vues et 2 incarcérations), 8 violences sexuelles dont 1 viol sur mineur et 1 agression sexuelle sur majeur. La tranquillité publique a été un peu mieux préservée avec 134 faits contre 150.
Les escroqueries et abus de faiblesse comptabilisent 39 infractions contre 36. Quant aux délits sur les animaux, cheval de bataille du Parquet, il a été constaté entre autres deux abandons volontaires et un acte de cruauté ayant entraîné la mort. Les stupéfiants ont fait l’objet d’une importante procédure, des enquêtes sont en cours. A noter les constats de consommation sont en hausse. L’agriculture est aussi une cible, 4 vols GPS agricoles ont eu lieu, dus à un raid opéré dans le Gers et qui a débordé dans 4 communes limitrophes.
Les principales affaires judiciaires
En janvier 24, à l’issue d’une minutieuse enquête, un Roumain, sous le coup d’une OQTF, a été confondu pour un cambriolage à Puymaurin et expulsé du territoire national.
En février, un véhicule calciné a été découvert dans la forêt de Cardeilhac, les effectifs locaux ont collaboré avec la Section de Recherches de Toulouse pour retrouver son occupant, mort dans le lac de Fabas.
En novembre, à Boulogne, chez des particuliers, plusieurs personnes ont été impliquées dans une tentative d’homicide avec arme blanche, sous l’emprise de l’alcool. Après les interpellations et les gardes à vue, les protagonistes ont été convoqués au Tribunal.
Point névralgique de la CoB, les effectifs
Le manque de personnels n’est pas uniquement commingeois, il touche le territoire national. Avec quasiment la moitié des effectifs en moins, les brigades locales sont particulièrement affectées. Pour s’adapter, elles fonctionnent en BTM (brigade territoriale mobile), l’accueil au public est fermé dans les trois unités. Ce qui ne signifie pas que le service public est réduit, il s’agit d’une organisation interne pour maintenir l’efficacité du service. Le COG (centre opérationnel Gendarmerie) gère les appels et la présence au portail. Une embellie possible, des élèves-gendarmes pourront être affectés prochainement. A la question posée par un élu, pourquoi manque-t-on si cruellement de gendarmes, la cheffe Charras-Dupont apporte plusieurs réponses. Les départs à la retraite sont nombreux et pas remplacés immédiatement ; les recrutements prennent du temps ; sur des petites unités le manque se ressent davantage ; les démissions et mutations ; une moindre attractivité en raison de certains casernements peu adaptés. La hiérarchie, assure la commandante, est attentive à la situation.
Pour clôturer cette séance instructive, la cheffe a distribué à quatre gendarmes une lettre de félicitations du Commandant de Région, dans le cadre d’une enquête sur un trafic de stupéfiants : l’adjudant Launay, l’adjudante Michanol, l’adjudant Blazy, le chef Carrière et le chef Cazelles (absents gendarme Berniaud et adjudant Elisée).
Malgré les difficultés dues au manque de personnels, les militaires restent très impliqués et fournissent sur le territoire un travail remarquable, conclut la cheffe Charras-Dupont, ils assurent au mieux toutes leurs missions pour servir et protéger les populations, en restant à l’écoute des élus.
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