La forêt en question au « Bois Perché » à Aspet – Un vrai succès pour cette manifestation originale en Comminges

L’impact du châtaignier vieillissant dans la forêt du Comminges
L’impact du châtaignier vieillissant dans la forêt du Comminges

Le sujet de la Forêt au « Bois Perché » à Aspet le 22 mars – Un vrai succès pour cette première citoyenne originale en Comminges

Une journée particulièrement dense lors de ce rendez vous printanier. La balade en forêt le matin guidée par un ancien acteur de l’ONF (Office Nationale de la Forêt) s’est achevée le midi autour d’un repas partagé sur la terrasse ensoleillée. Le lieu d’exposition de photos animalières et de peintures en était le cadre artistique du rendez vous de l’après midi. La lecture d’un texte poétiquement philosophique a invité le  public déjà nombreux à rejoindre le lieu des conférences.

Un peu plus d’une centaine de personnes sont demeurées à écouter avec attention les intervenants se succéder durant l’après midi, chacun dans leur domaine de compétence, avec entre le temps celui laissé aux échanges avec le public. Le niveau technique des interventions fut digest par l’intelligence des espaces où l’humour et la poésie ont risqué des incursions sur un sujet aussi brulant, si l’on peu dire dans le contexte de l’urgence écologique. Si à l’échelle d’une génération la forêt est perçue immuable, à celle de l’Histoire elle se répand ou disparait au rythme des changements climatiques, confrontée précisément à l’exploitation humaine. Le récit légendaire de l’Antiquité en est témoin : « Un écureuil peut sauter d’arbres en arbres des Pyrénées jusqu’à Gibraltar ». La question de la forêt comme une ressource prédatrice par la construction navale fut largement évoquée, avec la mention des traces profondes laissées dans le relief de Couledous.

L’impact du châtaignier vieillissant dans la forêt du Comminges a nourri les échanges avec le public en intensité. Le châtaignier est un marqueur identitaire puissant en Comminges. Un ancien de la vallée de l’Arbas de rappeler : « Il était bon pour tout, comme bois de charpente, pour faire des piquets, comme pour faire des meubles ». Son tanin le rendait résistants aux intempéries, et participait à l’esthétique identitaire des granges du Comminges, en lien sensible avec le paysage forestier. L’abandon du châtaignier au profit d’essences cultivées fut largement évoqué.

Le rôle majeur de la forêt dans le processus de la fabrication de l’oxygène et le piégeage du carbone fut exposé par le moyen d’une pédagogie excellente. Les dizaines de projets d’implantation de stratégies industrielles en cours le long de la chaine des Pyrénées ont été exposés, et constituait de toute évidence le mobile de cette journées, de ce grand moment d’intelligence forestière. Si la question de l’usine du Cap d’Arbon à Estadens fut à peine effleurée, le sujet était bien présent dans  les conversations, comme celui du constat de l’absence d’élu pour un sujet de cette importance ? Les intervenants comme ceux dans les échanges émanaient de professionnels de la forêt, passionnés dans leurs désaccords, mais unanimes sur le fait que le gigantisme des moyens technologiques de prédation constituerait un véritable problème.

Les intervenants : Daniel Pons, retraité ONF – Chantal Buhagar, représentante locale de Canopé – Evelyne Luchon, biologiste – Julien Monpère, exploitant forestier – Nathanaël Roussel, gestionnaire forestier, représentant l’observatoire des forêts, un projet de Nature Occitanie – Grégory Ortet, à l’affût d’images d’animaux en forêt (réalisateur de photos et de films) – Benjamin Kerthe, ingénieur en hydrobiologie

Crédit photo : Yves Guillerault

La manifestation a été organisée à l’initiative du Conseil Citoyen Commingeois

Contact : conseilcitoyencomminges@ecomail.fr

 

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